Stéphane Brunerie, créateur et rédacteur en chef du média en ligne StripFood, revient sur les grands sujets qui ont fait l'actualité cette semaine.
Le Salon international de l’agriculture de retour porte de Versailles après deux ans d’absence.
C’est vraiment une bonne chose pour ce rendez-vous clé de toute une filière qui a besoin de créer plus de lien. Cela sera-t-il pour autant l’occasion de parler davantage d’agriculture et d’alimentation dans la campagne présidentielle ? Jusque-là, ces deux sujets y sont plutôt des angles morts. Cette année, un très large collectif dont je fais partie, y remet aux ministres un manifeste pour une éducation à l’alimentation pour tous et partout, un projet essentiel qui mérite d’être transformé.
Le conflit en Ukraine qui rebat les cartes en vue de l’élection présidentielle.
Cet événement nous rappelle à la fois la fragilité des équilibres mais aussi toute la difficulté à penser les enjeux sur le temps long alors qu’à tout moment des sujets comme la maladie ou la guerre nous rappellent à notre fragilité immédiate. On le voit bien à travers l’alimentation qui est un sujet qui se positionne à la fois sur le long terme - enjeux sur notre santé, le climat ou encore les territoires… - mais aussi sur le très court terme - on parle de l’impact du conflit sur le prix du cours du blé et du maïs et donc, à la fin, sur le coût de notre alimentation et notre pouvoir d’achat. Plus que jamais, la souveraineté et la compétitivité de notre agriculture et de notre industrie sont des sujets stratégiques.
Les sanctions internationales à l’encontre de la Russie.
Si certaines voix mettent en doute leur efficacité, cela a le mérite d’unir tous ceux qui placent la démocratie et la liberté au-dessus de tout. En cela, on peut considérer que Vladimir Poutine a déjà perdu une bataille : celle de l’image.
Facebook qui met en place des outils pour aider les Ukrainiens à rester en sécurité.
Et dans le même temps, la Russie limite l’accès à Facebook, accusé de censurer les médias russes. Propulsées par les réseaux sociaux, l’information et la désinformation sont au cœur de ce conflit.
Les négociations annuelles très tendues entre la grande distribution et les producteurs avec une loi Egalim 2 compliquant le processus.
L’alimentation constitue un aspect majeur de nos vies avec un impact sur notre santé, notre économie, notre environnement ou encore nos territoires. Raison pour laquelle cela devrait être un sujet politique de premier rang visant à rassembler autour d’un projet commun. Mais encore faut-il commencer par reconnaître à sa juste valeur notre alimentation et le travail de ceux qui œuvrent pour produire et transformer au sein d'un secteur confronté à de fortes mutations. Ces négociations interviennent dans un cadre inédit de tension sur les matières premières mais également de nouveaux enjeux autour de l’alimentation durable. Il faut que les acteurs qui ouvrent la voie en sortant du court terme pour s’inscrire dans un modèle durable et performant soient reconnus et valorisés pleinement. Ce sont eux qui doivent servir d’exemple pour toute la filière.
L'Oréal qui inscrit 17 de ses marques au sein des catégories NFT et Metaverse de l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle.
Certainement une source de création de valeur importante pour L’Oréal mais, au-delà, cela m’interpelle. Dans le monde, près de 3 milliards de personnes - soit près de 40% de la population - n’ont encore jamais utilisé internet. En France, 14 millions de personnes connaissent des difficultés dans leur utilisation d’outils numériques au quotidien. Et près d’un quart des Français se trouvent en difficulté pour utiliser un ordinateur ou naviguer sur internet pour faire valoir leurs droits à l’heure où la dématérialisation s’accélère. On vit totalement sur des planètes différentes.