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Le déploiement de ce service d’actualité se fait en lien avec de nombreux partenaires médias pour qui il sera une source d’audience et de rémunération, selon Facebook.

« Un espace dédié à l’actualité » à travers des « sources d’information fiables et pertinentes » : c’est par ces mots que Jesper Doub, directeur Europe des partenariats avec les médias d’actualité de Meta, a présenté l’onglet Facebook News, déployé en France depuis le 15 février. Un espace qui permettra aux socionautes, ajoute-t-il, de « rechercher les actualités qui comptent le plus pour eux, tout en garantissant que le contenu médiatique original bénéficie d'une plus large diffusion à travers le pays ».

Déjà mis en place aux États-Unis depuis deux ans, puis au Royaume-Uni et en Allemagne, ce service contribue pour plus de 30% au trafic venant des liens d’actualité pour les éditeurs médias partenaires aussi bien américains que britanniques et allemands. « Et pour 88%, ce trafic provient de lecteurs qui ne suivaient pas les pages de l’éditeur », souligne Mathieu Fritsch, responsable des partenariats avec les médias d'information de Meta pour l'Europe du Sud. Ce qui est 1,8 fois plus élevé que le trafic que les éditeurs peuvent attendre du fil d’actualité de Facebook (News Feed).

Section « À la une »

En 2018, un changement dans l’algorithme de News Feed avait conduit la plateforme à privilégier les contenus d’amis ou de proches par rapport aux sources d’actualité. « Le contenu des proches est probablement celui qui est le plus présent car c’est le plus à même de susciter une interaction de qualité », justifie Mathieu Fritsch. Quant aux articles ou vidéos d’actualité, ce ne sont pas toujours les plus récents ou les plus brûlants qui remontent.

Facebook News vise justement à faire émerger des sujets d’information à travers une section « À la une ». Opérée par Media Services, filiale de l’AFP qui travaille déjà pour Orange Actu, cette partie vitrine repose sur la curation d’articles assurée par une équipe de « journalistes indépendants » qui sera chargée d’offrir « une vue d'ensemble équitable des informations publiées », pendant que l’algorithme de Facebook aidera à la personnalisation des articles en fonction de ce que « lisent, partagent et suivent les utilisateurs ». Des outils de contrôle pour sélectionner soi-même les contenus, des approches thématiques et des « collections » pour approfondir des sujets sont aussi prévus.

« Nous avons deux maîtres-mots : la qualité et la diversité », reprend Mathieu Fritsch pour qui Facebook News est aussi « une manière de lutter contre la désinformation », sujet sensible chez Meta. Une centaine de titres au lancement sont des partenaires « rémunérés ». On y retrouve aussi des groupes comme Altice, Prisma, Le Figaro, Les Echos-Le Parisien ou Ebra. Le géant ne perçoit pas de revenus directement sur son onglet et se contente de reprendre titre, photo, logo et lien qui renvoient vers l’éditeur. Le système ne fait pas de différence entre les contenus ouverts et fermés : ce sera donc au média de gérer sa relation au lecteur par un paywall dynamique ou la valorisation gratuite de certains papiers destinés à avoir une certaine résonance. « Cela donne une exposition supérieure à un lectorat tout en étant respecteux du business model des éditeurs », conclut le responsable.

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