Plongé dans une polémique sur la désinformation, la star américaine du podcast Joe Rogan s'est excusé samedi 5 février pour des propos racistes, tandis que des dizaines de ses épisodes ont été retirés par Spotify, selon le New York Times.
Dans une vidéo postée sur Instagram, il a présenté ses «excuses humbles et sincères» pour «la chose pour laquelle j'ai le plus de honte et de regrets à parler en public.»
Son utilisation de l'insulte «nègre» dans ses émissions au cours des 12 dernières années, récemment compilée par une récente vidéo, semble désormais «horrible, même pour moi», a-t-il reconnu.
Il a également indiqué avoir supprimé un épisode de son podcast où il comparait sa présence dans un quartier noir au film "La planète des singes".
Avec son émission «The Joe Rogan experience», diffusée exclusivement sur Spotify depuis 2020 pour 100 millions de dollars, Joe Rogan est depuis quelques jours visé par des critiques de personnalités qui l'estiment dangereux en laissant le champs libre à la désinformation sur le Covid-19.
La légende du folk-rock Neil Young a demandé fin janvier à la plateforme de streaming de retirer sa musique, initiant un mouvement plus large et un débat sur la responsabilité de Spotify dans la lutte contre la désinformation.
«Je fais cela parce que Spotify diffuse de fausses informations sur les vaccins - causant potentiellement la mort de ceux qui croient à la désinformation qu'ils diffusent», avait écrit le chanteur.
Selon le New York Times samedi, Spotify a discrètement supprimé 70 épisodes de «The Joe Rogan experience» ces derniers jours. Le géant du streaming, basé en Suède, n'a pas répondu aux sollicitations de l'AFP.
Jeudi, le PDG de Spotify Daniel Ek avait défendu devant ses employés l'accord d'exclusivité conclu avec Joe Rogan, crucial selon lui pour son service de streaming, tout en soulignant qu'il était en désaccord avec ce dernier sur "plein de choses".
S'agissant de ses excuses, Joe Rogan a assuré sur Instagram n'avoir «jamais été raciste».
«Il n'y a pas un seul contexte dans lequel une personne blanche peut se permettre» de prononcer cette insulte, a-t-il expliqué.
«Je ne peux pas retourner en arrière et modifier ce que j'ai dit... Mais j'espère vraiment que cela a appris à beaucoup de monde à quel point ce mot est une insulte, venant de la bouche d'un homme blanc», a ajouté cette figure de l'anti- «politiquement correct» aux Etats-Unis.