RÉSEAUX SOCIAUX

France Télévisions, Radio France et France Médias Monde sont désormais, aux yeux de Twitter, des « médias à finacement public ». Une qualification qui aurait pu être équivalente à celle des médias d'Etat russes ou chinois.

Les trois entreprises de l'audiovisuel public français ont échappé au sort de leurs consoeurs américaine et canadienne, NPR et CBC-Radio Canada, qualifiés par Twitter de « médias financés par le gouvernement», ce qui a provoqué leur départ du réseau social. Les groupes France Télévisions, Radio France et France Médias Monde sont en effet désormais caractérisés avec la mention « publicly funded media », qui peut se traduire par « médias financés par des fonds publics ». Une dénomination qui est aussi celle de la BBC, ce qui n'a rien d'un hasard : « On a échangé avec Twitter la semaine dernière pour s'assurer d'échapper au pire et d'avoir la "bonne" qualification, la même que celle de la BBC obtenue après une vive et juste protestation », glisse-t-on du côté de France Médias Monde (RFI, France 24, Monte-Carlo Doualiya) tandis que Radio France indique vouloir se concerter avec les autres acteurs de l'audiovisuel public avant d'exprimer une position commune.

Il faut noter que si Radio France et France Télévisions (@francetele) ont la qualification de « publicly funded media », ce n'est le cas ni de Franceinfo, ni de France Inter, ni de France 2 ni de France 5... Cela tient au fait que Twitter s'est référé à une page de Wikipedia où sont mentionnés les groupes médias financés par des fonds publics mais pas les chaînes de télévision ou de radio qu'ils abritent. France 24 est néanmoins labelisé avec la fameuse mention.

Rappelons que la National Public Radio, NPR, aux Etats-Unis, a d'abord été qualifié de « média affilié à un Etat » (comme RT et Sputnik en Russie ou CCTV en Chine) avant de se voir apposer le label de « média financé par le gouvernement ». C'est cette dernière dénomination qui a été vivement contestée par la BBC.

La plateforme en proie à la désinformation

Depuis l'arrivée d'Elon Musk, Twitter est de plus en plus contesté pour son manque de modération ou sa contribution à la diffusion d'infox. Le milliardaire avait promis de faire de Twitter « la source d'information la plus fiable » mais il semble plutôt avoir amplifié la voix de propagateurs notoires de désinformation sur la plateforme, selon une analyse réalisée par l'AFP. Depuis son arrivée à la tête du réseau social en octobre dernier, le patron-fondateur de Tesla s'est fait écho de nombreuses théories du complot par le biais de son compte personnel, notamment au sujet de la guerre en Ukraine ou encore de l'agression du mari de Nancy Pelosi, l'ancienne cheffe des démocrates au Congrès américain.

La semaine dernière, il a répondu à un internaute qui s'interrogeait sur la « mystérieuse » absence de cas de grippe pendant la pandémie de coronavirus. « Bonne question, » a commenté le patron de Twitter, qui a déjà interagi plusieurs fois avec des utilisateurs anti-vaccination ou émettant des doutes sur la sévérité de la crise sanitaire. Cette réponse fait ainsi partie d'un ensemble d'au moins 40 échanges avec « KanekoaTheGreat », un profil qui partage régulièrement des théories conspirationnistes QAnon avec ses plus de 370.000 abonnés, et dont l'auteur se dit « ressuscité par Elon » dans sa biographie.

Grâce aux données du site PolitiTweet, qui référençait le contenu posté par des personnalités publiques sur Twitter avant que ce dernier n'en limite l'accès, l'AFP a pu analyser des milliers de messages publiés par Elon Musk entre octobre 2022 et mars. En quelques mois, le milliardaire a partagé un faux article portant le logo du média américain CNN ou encore assuré que la police avait escorté un des assaillants dans le Capitole américain, le 6 janvier 2021 alors que c'était faux. Dernièrement, il a aussi donné de l'ampleur à une publication à caractère discriminatoire blâmant les personnes de la communauté LGBT+ pour certaines fusillades meurtrières, un fléau récurrent aux Etats-Unis.

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