Sur le point de céder MediaSchool, son groupe d’écoles, Franck Papazian se concentre sur le développement de son pôle médias (Stratégies, CB News, Journal du luxe), et annonce l’acquisition du Who’s Who.
Pourquoi racheter le Who’s Who in France aujourd’hui ?
FRANCK PAPAZIAN. Nous sommes en phase de cession de MediaSchool, le groupe d’écoles que j’ai fondé il y a plus vingt ans et qui compte plus de 10 000 étudiants. Aujourd’hui, je compte me recentrer sur mon pôle média, afin de le faire croître. J’ai décidé de le développer autour d’un axe principal : celui de l’influence. Or le Who’s Who est un média d’influence par excellence car il regroupe 22 000 personnalités scientifiques, artistes, sportifs, entrepreneurs, intellectuels, écrivains… Tout ce que la France compte de talents a sa place dans le Who’s Who. Alors quand j’ai appris qu’Antoine Hébrard voulait le céder je me suis rapproché de lui et l’on a commencé à discuter…
Antoine Hébrard qui est décédé le 13 mars dernier…
Oui, et je tiens à lui rendre un hommage sincère pour le travail accompli depuis toutes ces années et nous allons réfléchir à la façon de le faire à nouveau dans les prochains mois dans le cadre des 70 ans du Who’s Who. Antoine Hébrard avait repris le Who’s Who en 1984. Avant le rachat, nous avons beaucoup échangé et j’ai eu l’occasion de découvrir un personnage important qui possédait également le Bottin Mondain. Il était convaincu que nous étions le meilleur partenaire à qui transmettre le Who’s Who.
Quel est le modèle économique du Who’s Who ?
Depuis sa création en 1953, par l’éditeur Jacques Lafitte, personne ne paye pour être référencé dans le Who’s Who. Chaque année, c’est un comité de sélection qui décide en toute indépendance quelles sont les 500 nouvelles personnalités qui vont y rentrer et en sortir. En revanche, l’édition papier et digitale du Who’s Who est commercialisée. Le Who’s Who est diffusé à 5 000 exemplaires.
C’est un outil de travail incroyable pour des entreprises, des médias ou des institutions car « le gros livre rouge » compile des biographies, avec des informations professionnelles et personnelles introuvables ailleurs.
Quels sont les atouts et les faiblesses du Who’s Who ?
C’est une référence mondiale, avec une notoriété internationale et une très belle image. Il n’y a pas d’équivalent au Who’s Who dans le monde. Mais comme le disait Antoine Hébrard, « c’est une belle endormie que l’on se doit de réveiller ».
Justement quel est votre projet pour le Who’s Who ?
À la fois de donner davantage de visibilité aux 500 personnalités qui l’intègrent chaque année, de mieux référencer les jeunes talents et les personnalités qui comptent dans les régions, tout en prêtant attention à une meilleure représentation des femmes. Nous avons aujourd’hui une newsletter hebdomadaire, elle doit tendre à devenir quotidienne afin de mettre en valeur des interviews, des portraits de ces personnalités… D’ailleurs, nous allons créer à l’instar du Studio Harcourt, un Who’s Who Studio.
Je compte aussi développer les événements afin que les membres aient davantage d’occasions de se retrouver en créant les dîners du Who’s Who, les débats du Who’s Who, et probablement un club du Who’s Who. Tout cela doit contribuer à renforcer le rayonnement du Who’s Who afin de faire en sorte que les personnalités soient encore plus fières d’en faire partie. Ce plan de développement sera mis en place par les équipes actuelles, mais je m’impliquerai aussi personnellement.