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La marque, qui avait perdu de sa visibilité en quittant les marchands de journaux, fera son retour en novembre. Patrick Hayoun, le PDG du groupe Gault & Millau et de la holding, nous détaille sa stratégie.

Vous dirigez Gault & Millau depuis quinze mois. Que voulez-vous en faire ?

PATRICK HAYOUN. Je souhaite le réveil de la belle endormie. C’est une marque qui a un nom grandiose mais qui a été très mal exploitée ces dernières années. Elle a perdu de son lustre et de sa visibilité auprès du public notamment avec l’arrêt du magazine il y a cinq ans.

Comptez-vous le relancer ?

Oui, dès le mois de novembre, même si tout le monde me dit que c’est une folie. Je ne suis pas de cet avis. Ce journal a connu 250 numéros en 45 ans. Il doit reprendre sa place. Notre objectif est d’atteindre une diffusion de 35 000 exemplaires avec une mise en place de 40 000 en kiosques. Il sera aussi disponible dans des hôtels, sur des salons et chez nos partenaires. Il devrait être bimestriel.

La relance de Gault & Millau passe-t-elle par le digital ?

Nous avons déjà refondu notre site que nous améliorons tous les mois. Il sera dans sa version finale en juin prochain. Notre audience progresse de 20 % par mois, c’est au-delà de nos attentes. Et nous venons de lancer la première newsletter bimensuelle à 20 000 abonnés. Elle est gratuite et offre un aperçu des infos que l’on retrouve sur notre site.

Si votre relation avec le grand public s’était émoussée, qu’en est-il de votre lien avec les professionnels ?

En B to B, notre notoriété est intacte. En 2022, nous avons produit onze événements en région, réalisé quatre dotations Gault & Millau jeunes talents pour soutenir des candidats restaurateurs et organisé notre cérémonie annuelle en novembre.

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Êtes-vous satisfait de vos résultats en événementiel ?

Nos événements sont passés de 6 à 11 en deux ans et le nombre de leurs visiteurs est passé de 70 à 250. Ils sont l’occasion de célébrer nos 11 guides régionaux, distribués en région et en librairie. On y retrouve les produits, les adresses et les talents locaux que nous plébiscitons.

Et comment se porte votre bible, le fameux guide Gault & Millau ?

Il a fêté ses 50 ans l’année dernière. Nous l’avons toiletté en revenant à une couverture cartonnée plus élégante et à une sélection plus restreinte en passant de 3500 à 2300 références. Il se diffuse à plus de 30 000 exemplaires. Au total, l’ensemble de nos guides est diffusé à 100 000 exemplaires par an.

La renaissance de Gault & Millau passe par un nouveau lieu que vous venez d’inaugurer…

C’est notre Atelier du goût, situé près de l’avenue George V. Notre savoir-faire s’y déploie sur 350 m2. Nous y filmons nos contenus diffusés sur les réseaux sociaux. Nous y réalisons nos dégustations de vins et champagnes, des démonstrations de cocktails, des événements internes et externes comme des lancements de films ou de produits. S’y ajoutent, au-dessus, nos 450 m2 de bureaux avec 45 postes de travail pour nos 35 collaborateurs fixes et nos pigistes. Nous y formerons aussi la quinzaine d’enquêteurs que l’on va recruter. Il nous faut être à la hauteur de nos ambitions qui sont grandes, soutenues par les 3 millions d’euros d’investissements que nous avons planifiés pour 2022-2023.

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