Vivendi et IMI, filiale de la holding CMI fondée par Daniel Kretinsky, ont annoncé le 14 mars l'ouverture de négociations exclusives en vue de la cession de 100% d'Editis, deuxième groupe d'édition français.
Le géant français des médias Vivendi « a décidé d'entrer en négociations exclusives » avec International Media Invest (IMI), filiale de la holding CMI fondée par le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, en vue de lui céder 100% d'Editis, deuxième groupe d'édition français, a annoncé Vivendi mardi 14 mars.
Lire aussi : Suspens dans le monde de l'édition autour du repreneur d'Editis
Embourbé depuis des mois dans des discussions avec la Commission européenne qui examine sa prise de contrôle de Lagardère, le groupe Vivendi, contrôlé par Vincent Bolloré, s'est donc finalement résolu pour convaincre Bruxelles à céder en totalité Editis afin de s'emparer du mastodonte de l'édition Hachette, filiale de Lagardère.
Cette vente d'Editis « envisagée devra être acceptée par la Commission européenne et fera l'objet des procédures d'information-consultation des instances représentatives du personnel concernées », détaille Vivendi dans son communiqué.
Le groupe y précise également que, « dans ce contexte, le projet de distribution des actions Editis aux actionnaires de Vivendi, et de leur cotation sur le marché Euronext Growth, est suspendu ». Pour le groupe Bolloré, actionnaire de référence de Vivendi dont il détient 29,5% des parts, cette méthode de cotation-distribution avait l'avantage de mieux valoriser sa participation dans Editis et d'en capter directement le profit, sur le modèle de l'introduction en Bourse d'Universal Music Group en 2021.
Lire aussi : Des maisons d'édition dénoncent le « mégagroupe » que prépare Bolloré
Pour être autorisé par l'autorité européenne de la concurrence à prendre possession de Hachette, Vivendi s'était engagé à lâcher son propre pôle d'édition, fort d'une cinquantaine de maisons comme Robert Laffont, Plon, Julliard, Le Robert ou Pocket.
Mais devant les inquiétudes sur le bouleversement de ce marché qui pourrait en découler, et dans une moindre mesure sur celui des magazines people, l'autorité antitrust avait lancé à l'automne une enquête approfondie sur la prise de contrôle de Lagardère par Vivendi, déjà monté l'an passé à 57% du capital après une rude bataille actionnariale.
Plus tôt en mars, le groupe français avait indiqué poursuivre ses discussions avec les potentiels repreneurs d'Editis et dit vouloir déposer à la mi-mars de nouvelles proposition de remèdes aux autorités européennes, après que la Commission a récemment montré son hostilité persistante au projet en dépit de concessions faites par Vivendi en décembre et en février.
Lire aussi : Perte nette d'un milliard d'euros en 2022 pour Vivendi