En ce mercredi 8 mars, Journée internationale des droits des femmes, la présidente de la Fondation des Femmes, Anne-Cécile Mailfert, revient sur les grandes actualités de la semaine.
La campagne de la Fondation des Femmes (agence L’Associé) « Chaque pas est une victoire ».
Notre campagne porte un message positif et constructif, pour la journée du 8 mars : le féminisme est à la portée de tous. Nous sommes conscients que tout le monde n’est pas Simone Veil ou Simone de Beauvoir. En revanche, nous considérons que chacun peut s’engager de différentes manières : en mobilisant une communauté, en devenant bénévole au sein d’une association ou bien en participant à un événement sportif solidaire permettant de collecter des fonds. Plus largement, il faut voir la réalité de l’état de notre société, se rendre compte qu’il y a des mouvements contraires aux droits des femmes.. mais on ne peut pas continuellement tenir ce discours-là. Il est trop tard pour être pessimiste.
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Élisabeth Borne qui annoncera officiellement la levée des jours de carence en cas de fausse couche le 8 mars pour une entrée en vigueur du dispositif d’ici au 1er janvier 2024.
Il est important que la société reconnaisse que c’est une période difficile, mais surtout comprenne que chaque femme traverse cette période différemment. Le sujet de la « fausse couche » était encore un vrai tabou. Nous pourrions aller plus loin en étendant cette mesure aux partenaires des femmes. Enfin, le fait qu’Élisabeth Borne se raccroche au 8 mars pour annoncer officiellement cette mesure est une bonne chose, car il s’agit d’une avancée sur le plan médical. La santé des femmes fait aussi partie des droits qu’elles doivent acquérir.
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Trains, raffineries, routiers… De nombreux secteurs engagés dans une grève massive depuis le 7 mars contre la réforme des retraites.
La réforme des retraites est une réforme générale, donc ça me paraît logique qu’une grande majorité des secteurs se mobilisent. Au-delà de ça, j’espère sincèrement que la mobilisation du mardi 7 mars ne monopolisera pas le débat et qu’elle sera un tremplin pour parler d’égalité hommes-femmes. La réforme des retraites interroge vraiment sur les inégalités des sexes sur le plan professionnel.
Le ministère de l’Éducation nationale qui souhaite rendre le Service national universel (SNU) progressivement obligatoire dès septembre 2024.
À date, j’ai du mal à comprendre l’utilité du Service national universel dans le parcours scolaire des jeunes. Il me paraît plus urgent de les sensibiliser aux violences faites aux femmes et à l’égalité des sexes. Mais le gouvernement nous répond qu’il n’y a pas de budget pour appliquer ce type de mesure au sein des établissements scolaires. Je ne trouve pas que son arbitrage est logique.
Le film La Nuit du 12 de Dominik Moll relatant l’enquête impossible sur un féminicide, qui a remporté six récompenses aux César.
Je trouve intéressant que le travail de Dominik Moll dans ce film soit centré sur les hommes, car c'est une manière d’interroger sur leur rapport social envers les femmes. Pour ce qui est du terme « féminicide », je trouve qu’il est important de les nommer ainsi. Vous m’indiquez que le journal Le Progrès n’emploie plus depuis février dernier les termes « drame conjugal » et « crime passionnel » pour évoquer les meurtres de femmes survenus dans un cadre conjugal. Cela prouve encore une fois que nous avons tous un rôle à jouer. Les journalistes y compris.
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