DAZN, une plateforme de streaming sportif allemande, a décroché vendredi 26 mars l'essentiel des droits TV du championnat d'Italie (Serie A) pour les trois prochaines saisons (2021-24). L'offre de DAZN pour les deux lots principaux, de l'ordre de 840 millions d'euros par an, a été préférée à celle du groupe de télévision par satellite Sky, diffuseur historique de la Serie A. Avec un troisième lot dont l'attribution est encore en discussion, le foot italien vise une certaine stabilité de ses revenus TV, actuellement de 973 millions d'euros par saison pour la diffusion en Italie.
Cette attribution, qui clôt deux mois de tergiversations au sein du foot italien, marque un changement de cap avec, pour la première fois, l'essentiel du championnat diffusé uniquement en streaming. Quid des droits sportifs des autres championnats en Europe ? L'Angleterre reste de loin la compétition de foot la plus lucrative en termes de revenus issus des droits TV. Le point sur les principaux autres championnats européens.
Angleterre : 1,375 milliard d'euros par an
La Premier League enregistre le contrat le plus élevé du monde, bien que les 5 milliards de livres pour 2019-2022 (5,5 milliards d'euros) soient légèrement inférieurs aux 5,1 milliards de livres (5,7 milliards d'euros) du cycle précédent (2016-2019). Le dernier appel d'offres a été marqué par l'entrée en lice d'Amazon, qui a remporté vingt matches pour la première fois. Cependant, en raison de l'arrêt de la dernière saison pour cause de pandémie de Covid-19, un rabais de 223 millions de livres a été accordé aux diffuseurs. Avant la pandémie, contrairement à l'Espagne, l'Italie et la France, tous les matches de Premier League n'étaient pas télévisés en Grande-Bretagne.
L'accord portait sur 180 matchs en direct sur 380, mais en raison de la fermeture au public des stades, tous les matches sont désormais retransmis en direct et un plus grand nombre de matches sont "offerts" aux détenteurs de droits sans frais supplémentaires.
Espagne : 1,14 milliard d'euros par an
En Espagne, La Liga a adjugé en 2018 les droits TV concernant les championnats professionnels (pour la période 2019-2022) au duo Telefonica (qui détient les chaînes télé Movistar, diffuseur principal de LaLiga) et Mediapro, pour 3,421 milliards d'euros, soit une moyenne de 1,14 milliard d'euros par saison. La saison dernière, la pandémie a entraîné une très légère baisse des revenus (1,10 milliard d'euros). La Liga commercialise les droits télévisuels par lots depuis 2015. Auparavant, chaque équipe négociait individuellement avec les opérateurs TV. La pandémie a obligé La Liga à renégocier à la baisse avec Mediapro les termes d'un contrat de 460 millions d'euros pour trois saisons (2020/2021, 2021/2022, 2022/2023) concernant les droits permettant de diffuser les rencontres dans les bars espagnols, très touchés par la pandémie.
Allemagne : 1,1 milliard d'euros par an
L'Allemagne a négocié en juin 2020, dans un contexte marqué par la crise sanitaire, les droits des matches de première et deuxième divisions du Championnat pour un montant global de 4,4 milliards d'euros, soit 1,1 milliard d'euros par an, en retrait par rapport au précédent contrat (1,6 md EUR par saison), pour la période 2021-25. Sky et DAZN se partagent le gâteau avec les matches de samedi pour le premier, les matches de vendredi et dimanche pour le second.
Le patron de la Ligue allemande de football Christian Seifert avait salué la signature de ce contrat: "Il nous permet la plus grande stabilité possible en période d'incertitude".
France : 683 millions d'euros par an
En France, la Ligue a dû tirer un trait sur un pactole annuel d'1,217 milliard d'euros pour la Ligue 1 et la Ligue 2, après la défaillance et le retrait de son diffuseur majeur, Mediapro, en décembre 2020. En pleine crise, le football français a sécurisé avec Canal+ une saison 2020-2021 à environ 683 millions d'euros au total, actant une baisse de près de 50% de ses revenus audiovisuels domestiques. Pour les prochaines saisons, le flou persiste: les droits TV de celles-ci doivent encore être négociés.