Une boulangerie à Garein, dans les Landes, une brasserie à Quarouble, dans le Nord, ou encore un salon de coiffure à Rodez, dans l’Aveyron : pas moins de 7 800 annonces de reprise ou de cession de commerce partout en France sont proposées sur le site SOS Villages, le pendant numérique de l’opération du même nom, portée par Jean-Pierre Pernaut dans le JT de 13H de TF1 depuis plus de huit ans. « Dès 1995, nous avons eu l’idée d’utiliser la notoriété et l’impact national du JT de 13H pour lutter contre la désertification commerciale en milieu rural », se souvient Jean-Pierre Pernaut, récemment élu personnalité TV préférée des Français, selon un sondage OpinionWay pour TV Magazine.
Logique de proximité
À l’époque, pas de site internet mais des sacs entiers de courrier à gérer, qui auront raison du dispositif. C’est finalement en 2011 que l’opération renaît, avec une semaine spéciale par an. Depuis 2019, la plateforme d’annonces est en ligne toute l’année et des coups de projecteur sur des commerces à reprendre sont régulièrement faits dans le JT. Deux temps forts sont aussi organisés, en février et en octobre, au cours desquels les équipes du JT donnent des conseils aux potentiels repreneurs, que ce soit sur la formation, les prêts ou les pièges à éviter.
« SOS Villages s’inscrit dans la logique de proximité du JT de 13H, qui depuis 32 ans se met au plus près des préoccupations des Français, rappelle le présentateur qui a fait des territoires son fonds de commerce. C’est en étant auprès des gens qu’on mesure la réalité de la fracture territoriale qui a débouché sur le mouvement des Gilets jaunes. On sait que la vie sociale dans les villages dépend de l’existence des commerces. Cette opération permet à beaucoup de commerçants de faire savoir qu’ils ont un commerce à vendre. »
Engouement
C’est le cas par exemple de cette crêperie à Saint-Georges-Nigremont, dans la Creuse, seul commerce du village et qui est sans gérant depuis octobre 2019. Dans le reportage que TF1 lui a consacré début juin, le maire, René Roulland, fait la visite. « Depuis six ou sept ans, de plus en plus de mairies nous appellent pour qu’on les aide à réinstaller un commerce dans leur village. Ils ont pris conscience du rôle social du petit commerce », observe Jean-Pierre Pernaut. Dans le cas de la crêperie de Saint-Georges-Nigremont, la mairie dit être submergée de demandes à la suite de la diffusion du reportage. « Il y a un engouement de gens qui ont envie de changer de vie, particulièrement depuis le confinement », avance le journaliste de TF1.
Difficile de savoir combien de commerces ont été repris grâce à SOS Villages, sans doute quelques centaines, voire quelques milliers. Selon un article de La Dépêche, cité par Jean-Pierre Pernaut, 40% des commerces vendus dans le département du Lot l’ont été grâce à l’opération de TF1. « C’est surprenant qu’aucun organisme ne s’occupe de ce problème. L’idée de SOS Villages n’est pas de faire bouger les choses mais d’aider les gens à le faire », insiste le présentateur.
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