numérique
France Télévisions a lancé mi-novembre une plate-forme numérique animée par des journalistes qui répondent en direct aux questions des auditeurs sur mobiles et Internet.

Des messages courts, des liens, des commentaires et des réponses en temps réel: France TV Info, la nouvelle plate-forme numérique de France Télévisions, emploie les formules qui ont fait leurs preuves sur les réseaux sociaux. La page d'accueil a des airs de «mur» Facebook ou de «timeline» Twitter.

Baptisée «En direct», elle veut créer une véritable «conversation», minute après minute, avec les auditeurs connectés sur smartphone, tablette ou ordinateur. Une innovation en télévision, selon le directeur général en charge du numérique de France Télévisions, Bruno Patino.

Une trentaine de journalistes alimentent cette «home page», avec des informations brèves enrichies de liens et de vidéos. «Comme en radio, l'auditeur peut questionner les journalistes et intervenir en direct», explique Célia Mériguet qui dirige la rédaction de France TV Info. Comme un présentateur radio, un journaliste principal répond personnellement aux commentaires pendant que la rédaction s'active pour apporter des éclairages sur le sujet.

«C'est un nouveau mode de narration que nous sommes en train d'inventer. Nous avons créé un nouvel outil ad hoc qui brasse des centaines de sources à la fois via douze moteurs de recherches et qui nous permet de recouper rapidement l'information et de répondre sans délais», développe Célia Mériguet.

Au-delà de cet espace de «conversation sérieuse autour de l'information», France TV Info propose quatre rubriques plus classiques: «Les titres» reprend les principales informations hiérarchisées par la rédaction, «Les tops» met en avant les nouvelles les plus commentées, «Les régions» permet d'accéder aux reportages des bureaux régionaux et ultramarins, enfin «Les images» propose des vidéos et des diaporamas.

Etre parmi les principaux sites d'actualité

Lancée le 14 novembre en application Iphone, la plate-forme a été mise en ligne le lendemain sur Internet. Elle propose les mêmes flux d'informations (Direct, Titres, Tops, Régions, Images) aux mobinautes et aux internautes. On peut ainsi déposer un commentaire sur le site depuis son ordinateur, puis consulter la réponse via son smartphone. Les applications Android et tablettes suivront prochainement.

Tous les jours, de 6 heures à minuit, France Télévisions prend le pouls de l'audience à travers ce «dialogue en temps réel». Bruno Patino entend ainsi «construire l'information avec l'audience de la manière la plus transparente possible».

Conscient d'arriver sur le tard avec sa nouvelle offre numérique, France Télévisions joue la modestie. «Il faut que nous soyons présents sur tous les écrans que regardent nos concitoyens, en tant que service public», renchérit le PDG du groupe public, Rémy Pflimlin.

Le groupe audiovisuel ambitionne d'atteindre le Top 5 des applications mobiles en dépassant un million d'applications téléchargées d'ici la fin de l'année. Alors qu'il a attiré 8,2 millions d'internautes en septembre, il espère que France TV Info se classera parmi les sept principaux sites d'actualité, en attirant les visiteurs avec une information «aussi rigoureuse qu'à l'antenne», alors que l'essentiel du trafic est aujourd'hui drainé par les jeux et le divertissement. De quoi faire oublier le projet avorté de chaîne d'information publique?

 

Encadré

La révolution numérique de France Télévisions

Le groupe audiovisuel public a investi 55 millions d'euros dans le numérique en 2011, mais la somme consacrée à France TV Info n'a pas été révélée. Pour nourrir cette plate-forme d'information généraliste, le groupe développe quatre sites thématiques: «Présidentielles 2012», «Culture Box» (actualité culturelle), «Géopolis» (international) et un site d'info sportive attendu pour juin, avant l'ouverture des JO de Londres. «Les sites se nourrirront les uns les autres», affirme Bruno Patino, rejetant les menaces d'émiettement de l'audience. Quant à la télévision connectée, le groupe teste différentes options, mais préfère laisser la concurrence se positionner avant de lancer sa propre formule, pas avant 2013 ou 2014.

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