Vous êtes président du groupement d'intérêt économique (GIE) des Indés Radio. Comment expliquez-vous que le dossier de la radio numérique terrestre soit enterré? Est-ce l'illustration de la faible force de lobbying des Indés Radio?
Jean-Eric Valli. Si nous n'avions pas de pouvoir de lobbying, nous n'aurions plus en France de loi anticoncentration. Sur le dossier de la RNT, ce n'est pas nous qui décidons. Les pouvoirs publics n'ont qu'à nous donner la responsabilité de la RNT et nous la lancerons. Aujourd'hui, les quatre groupes nationaux bloquent un système d'intérêt général. Ce que nous demandons, c'est que le CSA nous donne les autorisations d'émettre dans les trois villes pour lesquelles des stations ont été sélectionnées: Paris, Marseille et Nice. Aujourd'hui, le CSA s'est mis en marge de la loi en ne donnant pas les autorisations d'émettre. Délivrer ces autorisations est une question de droit et d'histoire.
Après une hausse de 15,5% en 2010, quelle sera l'évolution du chiffre d'affaires publicitaire national du GIE en 2011?
J.-E.V. Notre chiffre d'affaires national devrait se situer autour de 80 millions d'euros nets en 2011, soit 9,5% de plus qu'en 2010, pour un volume publicitaire en légère baisse. Nos recettes publicitaires étaient jusque-là en retard sur notre part d'audience [11,4% en avril-juin selon Médiamétrie]. Un retard que nous sommes en train de rattraper. Avec TF1 Publicité, notre régie nationale depuis trois ans, il y a une vraie relation qui exploite pleinement le potentiel des Indés Radio. Nous avons par exemple créé la vente de positions dans les écrans, les annonceurs pouvant choisir de voir leur campagne diffusée en première, deuxième ou dernière position dans la coupure publicitaire. Les publicités sont également vendues à la demi-heure et non plus à l'heure, comme auparavant. Aujourd'hui, la publicité nationale représente 50% du chiffre d'affaires publicitaire total des Indés Radio.
Fin août, Sud Radio était mise en demeure par le CSA après les propos polémiques d'un de ses journalistes sur Dominique Strauss-Kahn et le «lobby juif». Comment pouvez-vous garantir qu'il n'y aura pas d'autres dérapages sur Sud Radio?
J.-E.V. Nous avons eu un problème avec un présentateur, Eric Mazet, qui a pris une initiative qui n'était pas dans la thématique de l'émission. Ce qu'il a fait n'est pas lié à notre organisation. Depuis, Eric Mazet a été retiré de l'antenne. Sa future mission est en cours de détermination. Nous reconnaissons qu'il y a eu faute, mais contrairement à ce qui a été dit, ce n'est pas lié à notre format. Ce que nous faisons, ce n'est pas de la libre antenne mais l'intervention à égalité de nos journalistes, d'experts et d'auditeurs autour d'un thème défini à l'avance. Il s'agit d'un vrai débat structuré. Ce que nous voulons surtout, c'est une équité de traitement entre Sud Radio et les autres radios, tous les dérapages n'étant pas sanctionnés de la même manière.