«Le 30 novembre prochain, tout le monde est dehors.» À la fin du mois, comme le résume Corinne Bélorgeot, déléguée CFDT et secrétaire du comité d'entreprise de la Comareg, ce sont 1 650 salariés (1 150 de la Comareg, 500 d'Hebdoprint, le centre d'impression du pôle) qui seront licenciés. Soit le plus gros plan social en 2011. Le pôle de presse gratuite d'annonces de Groupe Hersant Média (GHM) a été mis en liquidation judiciaire le 3 novembre par le tribunal de commerce de Lyon.
Qu'est-il arrivé à l'éditeur de Paru Vendu, un temps vache à lait du groupe? Chez GHM, on invoque un contexte de crise préjudiciable aux principaux annonceurs, dont l'activité reposait à 75% sur la publicité: l'immobilier, l'emploi et l'automobile. «L'entreprise a pris un retard considérable sur le numérique», estime Corinne Bélorgeot. Rappelons que pour des secteurs comme celui de l'automobile, le Web représente 92% des petites annonces. Paru Vendu s'est fait distancer par des acteurs comme Leboncoin.fr, cédé en 2010 par Spir Communication à son partenaire Schibsted en 2010, ou encore Pages jaunes, qui tire plus de la moitié de ses revenus du Web. D'autres ont eu moins de chance: S3G, holding de la filiale de journaux gratuits de Sud Ouest, a été liquidée en octobre 2010.
GHM, qui avait réinjecté 53 millions dans la réorganisation de la Comareg (qui incluait déjà un plan de 758 licenciements en février) n'a pas présenté de plan de continuation. Le mandataire judiciaire et le cabinet Bruno Walczak mettent en place des structures de reclassement pour les 1 650 salariés et procèdent à l'inventaire des actifs. Quant à la marque Paru Vendu, elle pourrait connaître une deuxième vie, en étant rachetée à la barre.
