C'est une nouvelle ère qu'ouvre Denis Olivennes en prenant la tête de Lagardère Active à la place de Didier Quillot. «Il faut maintenant écrire la page de la croissance par la recherche de nouveaux formats. Et de nouveaux revenus pour les formats qui existent», a-t-il déclaré à l'AFP le jour de sa nomination, lundi 7 novembre.
Celui qui reste parallèllement PDG d'Europe 1 entend décliner ses «titres sur tous les supports, augmenter encore [leur] attractivité publicitaire, rechercher des ressources nouvelles, en particulier grâce au numérique». Et il souhaite «conquérir et fidéliser des audiences» en associant les marques du groupe de façon plus étroite.
Le numérique était aussi le leitmotiv de Didier Quillot, en 2006, lorsqu'il a pris les rênes de l'entreprise. Mais malgré le rachat de Doctissimo et de Newsweb, l'ancien patron d'Orange France n'a pu atteindre la fourchette haute de ses prévisions sur le Web, en réalisant 8% d'un chiffre d'affaires de 1,826 milliard d'euros sur le numérique, contre 8 à 10% attendus en 2010 (1% en 2006).
Plus qu'un développeur, Didier Quillot est vite apparu comme un dirigeant chargé de «rationaliser le portefeuille d'actifs», comme il dit, en cédant à Hearst la branche magazine à l'international ou les titres de PQR (Nice Matin, La Provence). En 2009, un plan social a entraîné 190 départs sur 1 250. «La prochaine étape de notre transformation numérique verra le rapprochement de nos rédactions», écrit-il dans sa lettre de démission.
Au premier semestre 2011, le groupe a vu son chiffre d'affaires baisser de 5,6%, et il sait qu'il ne pourra plus compter sur les revenus publicitaires à l'international pour sauver sa rentabilité. En cédant ses 34% dans Le Monde interactif, Lagardère montre que l'heure est au recentrage sur ses marques propres en France. Quitte à envisager, comme Elle, des développements TV.