Payer pour s'informer : l'expérience de Mediapart prouve que le modèle peut s'avérer viable. Pour la première fois depuis sa fondation en mars 2008 (à l'initiative d'Edwy Plenel, notamment), le site d'information sur abonnement terminera l'année 2011 dans le vert : 500 000 euros de résultat d'exploitation, pour un chiffre d'affaires de 5 millions d'euros. En 2010, le site avait enregistré 1,3 million d'euros de pertes pour 2,8 millions d'euros de recettes.
«Nous sommes à l'équilibre depuis octobre 2010, conséquence de la hausse du nombre d'abonnés suite à nos révélations sur l'affaire Bettencourt», explique François Bonnet, directeur de la rédaction.
Plus de 95% des revenus sont tirés des abonnements. En un an, ceux-ci ont progressé de plus de près de 25%, à 56 500 abonnés individuels actuellement. A cela s'ajoutent quelques milliers d'abonnements groupés. «L'affaire Takieddine nous a permis de faire un très bon été 2011. En septembre, nous avons également gagné plus de 2 500 abonnés», se réjouit François Bonnet.
Chacun d'eux rapporte en moyenne 8,1 euros par mois, pour un coût de fonctionnement du site de 4,5 millions d'euros cette année. «Ces résultats prouvent qu'un modèle payant est possible sur Internet», ajoute le directeur de la rédaction, qui se défend de compliquer le processus de désinscription pour maintenir un niveau élevé d'abonnés.
Le reste des revenus vient de la revente de contenus et des livres publiés par Mediapart. D'ici la fin de l'année, le site devrait également lancer ses premiers e-books, qui compileront au format numérique des articles déjà publiés sur un même thème. Également à l'étude, une application Ipad, déclinée en version Iphone d'ici la fin de l'année, puis au format Android et Kindle.
Pour la première fois depuis son lancement en 2008, le site d’information terminera l’année dans le vert, avec un résultat d’exploitation de 500 000 euros.