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Pour regarder de nouvelles chaînes gratuites sur la TNT, il va falloir attendre jusqu’à 2012, voire jusqu’à 2016. D’ici là, le gouvernement devrait jouer la montre.

Sur la TNT, le compteur risque de rester bloqué sur dix-neuf encore un bon moment. Les canaux compensatoires que devaient obtenir les chaînes historiques à l'arrêt de la diffusion analogique hertzienne, le 30 novembre 2011, ne seront sans doute pas attribués avant l'élection présidentielle de 2012.

Cette perspective ne gênerait pas TF1. Autant son patron, Nonce Paolini, juge légitime l'attribution d'un canal compensatoire à son groupe au regard du préjudice subi sur son marché (double diffusion, perte de parts de marché, financement indirect de la TNT, etc.), autant il tique à l'idée de voir arriver une chaîne en clair de Canal+: «S'il y a préjudice sur la télévision payante, je ne vois pas pourquoi il serait compensé sur le marché de la télé gratuite.»

Du coup, les dirigeants de la Une, qui estiment qu'une trentaine de chaînes «étrangleraient» le paysage, œuvrent pour imposer un moratoire «un certain temps». Autant dire jusqu'en 2016, année de la suppression totale de la publicité sur France Télévisions.

Après avoir dévoilé deux projets de chaînes (familiale et généraliste féminine), Nicolas Tavernost, le président du groupe M6, est lui aussi favorable à «une pause». De leur côté, NRJ et Next Radio TV réclament une chaîne en HD (respectivement Chérie et RMC Sport). «Bloquer toutes les fréquences serait dramatique pour la télévision en France, avertit Alain Weill, président de Next Radio TV. Ce serait une erreur stratégique qui favoriserait l'émergence de la télé connectée. Or, il y a encore de la place pour des chaînes thématiques gratuites.»

 

Les échéances repoussées

Face à ces lobbies, le gouvernement a choisi d'attendre. En mai, la Commission européenne formulera son avis motivé sur la légitimité des chaînes compensatoires en France. Du coup, le gouvernement a demandé aux ministères de la Communication et de l'Économie numérique ainsi qu'au Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) de patienter. Tous les processus sont à l'arrêt, même l'appel à candidatures pour deux chaînes gratuites en HD que Michel Boyon, le président du CSA, aimerait rapidement lancer. Si possible avant la fin de son mandat en janvier 2013.

Mais, avant cela, il faudra réorganiser le multiplexe R7, qui accueillera ces deux chaînes, et prendre une décision sur le choix d'une nouvelle norme de diffusion, le DVB-T2, plus performante. Enfin, il y a les opérateurs de services, comme la vidéo à la demande, et les opérateurs télécoms qui réclament aussi de la bande passante. En fait, la technologie pourrait fournir un excellent prétexte aux politiques pour répondre à Bruxelles et repousser encore un peu les échéances.

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