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Dans Europe 1 soir, l'ancien reporter Nicolas Poincaré narre chaque jour entre 18h et 20h des histoires qui illustrent l’actualité. Sans quitter le siège de la radio, rue François-Ier, à Paris.

Un mois et demi après son arrivée, Nicolas Poincaré commence à prendre ses marques rue François-Ier. Appelé au débotté pour remplacer Nicolas Demorand (parti diriger Libération), le journaliste a cherché, à la va-vite, comment insuffler sa personnalité à Europe 1 soir, le journal du soir de la station. En faisant appel à celui qui fut successivement présentateur d'On refait le monde (l'émission concurrente de RTL), puis animateur de la tranche matinale de France Info, Denis Olivennes, le nouveau patron n'a pris aucun risque. Poincaré connaît le job et la première heure d'actualité se déroule paisiblement. Entre les deux journaux, il lance l'interview d'Arlette Chabot, la nouvelle directrice de l'information de la station, l'édito de Claude Askolovitch et les bulletins météo, mais jamais la moindre info trafic. Le débit de Poincaré est rapide et s'entrecoupe de petits bafouillements qui donnent au personnage un air dilettante qui tranche avec l'infaillibilité surhumaine des as du micro de la FM.

Sujets variés et«concernants»

C'est sur la deuxième heure que Nicolas Poincaré veut faire écouter sa différence. «Denis Olivennes m'a donné carte blanche pour que j'installe un concept autour de l'actualité. Il faut une émission avec une identité forte pour affronter des marques comme Le Téléphone sonne de France Inter et On refait le monde», confesse-t-il. Ainsi, chaque soir, Nicolas Poincaré s'attarde, avec un petit côté Alain Decaux raconte, sur trois ou quatre récits en éclairage de l'actualité du jour, avec leurs acteurs ou leurs témoins. L'idée a été puisée dans son expérience de reporter (en début de carrière, il a notamment couvert le génocide rwandais pour France Info, puis pour le magazine 7 à 8 de TF1). «Quand je rentrais de reportage, j'avais toujours des histoires que je n'avais pas pu placer dans des sujets de 45 secondes. Mes proches s'intéressaient à ces récits détaillés. Je veux ouvrir les carnets des journalistes», explique-t-il.

Paul Bocuse sacré «chef du siècle» aux États-Unis, les coulisses du retour de Johnny Hallyday, un livre-enquête qui revient sur le rachat du Monde par le trio Bergé-Niel-Pigasse: ces sujets très variés peuvent inspirer Nicolas Poincaré. Sans que le journaliste, qui les choisit seul, puisse réellement justifier sa sélection. «Il n'y a pas de règle. Il faut que ça m'intéresse ou que ce soit inédit. Parfois l'idée me vient en parlant avec un journaliste à la machine à café ou en lisant un livre. Mon seul souci est d'être "concernant" comme me le rappelle régulièrement le directeur de la rédaction Patrick Roger», se justifie Poincaré. Une attention fondamentale puisque, avec 385 000 auditeurs en moyenne entre 18 et 20 heures (1), Europe1 est à la traîne par rapport à ses concurrentes directes France Inter et RTL (respectivement 645 000 et 641 000 auditeurs).
L'ancien baroudeur avoue aimer sa nouvelle vie de journaliste de studio. Son passé de reporter avait fini par le lasser, notamment pour des raisons familiales. Sur le fond, il ressent une certaine continuité à expliquer le monde par le témoignage. Pourtant, pour la première fois depuis 2006, date de la fin de sa période de reporter, il s'est senti frustré lors du printemps tunisien et du tsunami japonais. «J'aurais aimé être sur le terrain. Mais je n'étais pas à Europe1 depuis assez longtemps pour proposer une délocalisation», reconnaît-il. En attendant, Nicolas Poincaré guette tous les témoignages permettant d'en parler à l'antenne.



 

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