Ramzi Khiroun, porte-parole de Lagardère , le disait à sa façon en décembre : « Nous sommes sortis de la schizophrénie : on a tranché entre producteur et diffuseur. » Le 10 mars, Arnaud Lagardère a confirmé que son groupe ne souhaitait pas conserver ses positions minoritaires : « Nous avons vocation à être majoritaire, à contrôler et à gérer. » Exit donc, prochainement, la participation de 20% dans Canal + France, qui devrait être rachetée par Vivendi si les deux groupes parviennent à s’accorder sur un prix (Arnaud Lagardère ayant bien noté qu’Orange semble vouloir être « moins agressif » sur les droits du football, ce qui est de nature à valoriser Canal +). Une option de vente pourrait donc être exercée entre le 15 mars et le 15 avril, même si Lagardère a en théorie la possibilité de monter à 34% dans Canal +. « Nous avons plus vocation à sortir qu’à rester », a-t-il confirmé.
De même, Arnaud Lagardère entend passer au peigne fin les participations minoritaires qu’il possède dans les groupes Marie Claire (49%), Amaury (25%), voire Le Monde interactif (34%). Sur ce dernier point, Dominique D’Hinnin, directeur général, semble privilégier une prise de contrôle du Post : « Toute solution qui permet de conserver l’alliance entre Le Monde.fr et Le Post est une bonne solution. » Quant à Marie Claire et Amaury, tout semble aujourd’hui possible. A priori, le groupe souhaite monter dans le capital du premier et se renforcer dans les événements sportifs en acquérant Amaury Sport Organisation. Mais, comme dit lui-même Arnaud Lagardère, il y a des maisons « où il n’y a ni porte ni fenêtre mais des murs clos ».
Le début du toilettage
Le toilettage ne s’arrêtera sans doute pas là. Didier Quillot, président de Lagardère Active s’avance vers « une solution de cession ou de fermeture d’Europe 1 Sport » et n’affiche pas un grand attachement à un maintien de Virgin 17 dans le périmètre du groupe : « A ce stade, il n’y a pas de dossier de cession. » Quant à Presstalis (ex-NMPP), dont Lagardère détient 49% d’un capital de 50 000 euros, elle n’est pas sûre de rencontrer l’appui d’un actionnaire qui ne se sent pas opérateur et estime n’avoir « aucune responsabilité si ce n’est celle d’éditeur ». Il est vrai que les temps sont durs pour les médias. En 2009, Lagardère Active a vu ses recettes publicitaires fondre de 24% et son résultat opérationnel passer de 206 millions d’euros en 2008 à 15 millions. Pour le seul pôle médias, les pertes nettes part du groupe sont passées de 70 millions d’euros à 389 millions. Quid de 2010 ? Ce ne devrait pas être moins dur même si, en France, Elle termine le trimestre en progression de 7 ou 8% en publicité.