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A l’occasion du lancement officiel de Figaro Live, Marc Feuillée, directeur général du groupe Figaro, revient sur les ambitions de ce nouveau média vidéo interactif et détaille les projets du groupe en cette année électorale. Propos recueillis par Delphine Soulas-Gesson @DelphineSoulas

Quelle est l’ambition du groupe avec le lancement de Figaro Live, qui se présente comme le premier média vidéo live 100% interactif?

Marc Feuillée. Figaro Live n’est ni une web-TV, ni une chaîne d’information de plus. Notre conviction est que pour conserver notre leadership dans le monde du digital, nous devons proposer une offre d’information de plus en plus hybride, qui mêle contenus écrits et audiovisuels, sous la même marque, celle du Figaro, autour des mêmes valeurs et avec les mêmes équipes. Avec Figaro Live, nous voulons nous préparer au monde de l’information de demain, investir pour le futur. Ce lancement se fera progressivement, d’abord en délinéarisé, parfois en flux simultanés, avec une distribution de ces contenus audiovisuels sur nos audiences trois écrans – 19,4 millions de visiteurs uniques en janvier 2017, selon Médiamétrie – ainsi que sur les réseaux sociaux. Plus que le lancement d’un flux linéaire, notre priorité est d’accroître nos audiences vidéo que ce soit en direct ou en replay – 3 millions de vidéonautes par mois aujourd’hui – avec pour objectif de doubler ce chiffre dans les dix-huit mois.

Quel investissement ce projet représente-t-il pour le groupe Figaro?

M.F. Depuis que nous avons commencé à travailler sur ce projet, il y a dix-huit mois, trois nouveaux studios ont été construits, portant à quatre le nombre de studios sur lesquels s’appuie Figaro Live, et une quinzaine de personnes ont été recrutées, 30 personnes se consacrent à l’audiovisuel, en plus des 400 journalistes du Figaro. Au total, sur les trois premières années de fonctionnement – nous sommes à mi-parcours – 7 millions d’euros auront été investis, auxquels il convient d’ajouter 2 millions annuels de coût de fonctionnement. L’objectif est d’atteindre l’équilibre en 2018 à travers deux sources principales de revenus: le sponsoring d’émissions et la publicité pré-roll, diffusée non pas sur le live, mais sur la VOD. Aujourd’hui, la vidéo représente entre 10 et 15% de nos recettes publicitaires digitales. Nous voulons accroître notre inventaire et ainsi notre potentiel de monétisation.

Comment le groupe Figaro a-t-il terminé l’année 2016?

M.F. Le groupe a réalisé l’an dernier un chiffre d’affaires de 550 millions d’euros, stable à périmètre constant, pour un résultat opérationnel de 33 millions, en progression de 10%. Nos activités numériques ont structuré la croissance du groupe: le digital a représenté 35% du chiffre d’affaires, soit 180 millions d’euros, et 60% du résultat. Pour le seul quotidien, les pertes, de 10 millions d’euros en 2015, se sont réduites à 7 millions en 2016, en raison de la bonne tenue du chiffre d’affaires print et de l’augmentation des revenus lecteurs, notamment par le biais du premium, qui compte plus de 50 000 abonnés premium aujourd’hui. Nous avons bon espoir que cette perte se réduise encore. Tout le reste de nos activités est en profit.

Quels sont vos projets pour 2017?

M.F. Nous voulons tout d’abord réussir l’intégration des entreprises acquises en 2016, qu’il s’agisse des Maisons du voyage ou de Viadeo, dans l’objectif de compléter nos activités. Nous visons avec Maisons du voyage 45 à 47 millions d’euros de chiffre d’affaires cette année, et 50 millions sur l’ensemble de notre activité voyage, ce qui représenterait une progression de 15%. Pour Viadeo, dont nous avons commencé l’intégration en janvier, nos priorités sont de compléter les développements techniques en cours, développer des synergies avec nos activités Figaro Classifieds et opérer une réorientation stratégique de Viadeo sur la gestion de carrière. Notre deuxième axe pour 2017 est la poursuite du développement de la monétisation de nos contenus, avec pour objectif d’atteindre 70 000 abonnés premium d’ici la fin de l’année. Enfin, Figaro Live est un projet sur lequel nous investissons pour le futur.

Dans trois semaines se tient le premier tour de l’élection présidentielle française. Quel rôle joue Le Figaro dans cette campagne électorale si singulière?

M.F. Nos lecteurs et nos internautes veulent comprendre ce qu’il se passe, cherchent du sens, ce qui explique nos audiences record dans ce contexte d’actualité extrêmement riche. Dire que le grand public se désintéresse de l’actualité est une idée reçue. Les médias sont critiqués au même titre que toutes les institutions. Oui, les politiques tapent sur les médias, c’est une facilité. Ils ont le sentiment de provoquer et, en provoquant, ils suscitent eux-mêmes l’actualité et la réaction. D’une manière générale, j’ai le sentiment que les médias font leur métier dans cette campagne, même s’il y a beaucoup de médias de parti-pris.

Quelle est votre réaction face à l’hégémonie prise par Google et Facebook sur le marché publicitaire?

M.F. Nous sommes arrivés à un moment clé. Que ce soit par la puissance économique de ce duopole ou sa responsabilité juridique et sociétale en matière de fausses informations, d’hyperviolence ou de propagande, ces débats sont aujourd’hui sur la table. En tant qu’éditeur, j’attends que ces questions, qui conditionnent l’avenir des médias, soient posées en France et que les candidats à la présidentielle s’expriment sur le sujet. Il faut aussi que les annonceurs se saisissent de ce débat. L’UDA [Union des annonceurs] a été en pointe sur la question de la transparence. Aujourd’hui, la question porte sur la «brand safety».

Figaro Live mode d’emploi

En test depuis plusieurs mois, la nouvelle offre vidéo du Figaro sera lancée progressivement à partir du 10 avril autour de cinq grands rendez-vous: un résumé de l’actualité de sept minutes chaque heure (Le brief), deux grands débats quotidiens (Les experts, de 11 à 12heures, et Les éditorialistes, de 17 à 18heures), des directs événementiels, des émissions d’interviews en plateau (Le talk, Le buzz, Le grand témoin…) et des magazines thématiques. En rythme de croisière, cinq à six heures de programmes inédits seront diffusés chaque jour. Spécificité de Figaro Live, le flux vidéo s’accompagnera des réactions en direct des internautes et d’enrichissements éditoriaux. Diffusé en direct sur le site du Figaro et sur les réseaux sociaux, le flux sera également découpé en vidéos disponibles en replay dans les rubriques et au sein des articles du Figaro.fr.

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