Comment sortir du lot quand l’information est partout? En aidant le lecteur à faire le tri. Ces derniers mois, plusieurs nouveaux médias de curation ont vu le jour en France, notamment Reader, lancé par Slate, et Get NOD, par l’ancienne journaliste du Figaro, Marie-Catherine Beuth. C’est également le positionnement de Brief.me, ce nouveau service payant d'information par email inauguré le 22 janvier.
«Beaucoup de gens ont l’impression d’être submergés par l’information. Nous avons voulu répondre à ça, explique Laurent Mauriac, ancien directeur général de Rue 89 et cofondateur de Brief.me. Dans la manière dont les gens s’informent sur le web, le flux domine et c’est l’information la plus récente et non la plus importante qui prévaut. Avec Brief.me, nous voulons réhabiliter la notion de tri, de hiérarchisation et de mise en perspective.»
A ses côtés, l’ancien directeur technique de Rue 89, Damien Cirotteau, Jean-Christophe Boulanger, président de Contexte.com, et la société de production Upian. Les quatre fondateurs ont d’abord testé leur service d’information pendant un mois et demi auprès de 900 personnes, des internautes qui avaient choisi de soutenir le projet via l’opération de crowdfunding menée en octobre 2014 sur la plateforme Ulule. 22 000 euros ont été levés de cette façon. «Nous sommes partis des besoins des utilisateurs pour construire notre projet», se rappelle Laurent Mauriac.
Une newsletter conçue comme un journal
Depuis le lancement officiel, les abonnés (5,90 euros par mois, 46,80 euros par an) reçoivent tous les jours, du lundi au vendredi, à 18h30, une newsletter envoyée par e-mail, qui résume l’actualité du jour, la met en perspective, le tout enrichi de liens. «Beaucoup de newsletters ne sont que des déclinaisons de sites internet. Nous, nous avons construit Brief.me comme un journal, avec des rubriques, une identité rédactionnelle forte, une écriture claire et un vrai travail d’enrichissement de la rédaction», résume Laurent Mauriac.
Au sommaire, cinq rubriques: «On rembobine» sur les faits marquants de la journée, «Tout s’explique» pour comprendre un sujet en trois questions-réponses, «C’est leur avis» sur le point de vue à contre-courant d’une personnalité, «Ca alors» sur des découvertes révélatrices de notre époque, et enfin «Ca peut servir» sur une information pratique. Chaque sujet est traité de manière très résumée; au lecteur d’aller approfondir le sujet en cliquant sur les liens proposés s’il dispose de davantage de temps.
Cible privilégiée de ce nouveau service, les mobinautes, d’où l’idée d’une newsletter. «L’e-mail connaît une seconde jeunesse grâce au mobile. C’est d’ailleurs la première application utilisée sur les smartphones», note Laurent Mauriac.
Pour autant, une application pourrait suivre. Les quatre fondateurs se donnent un an pour rassembler entre 5 000 et 10 000 abonnés.
