Le festival international des Cannes Lions récompense jusqu'au 24 juin la création publicitaire. Malgré un début timide pour les agences françaises, une razzia de prix n'est pas à exclure.
Depuis le dernier rassemblement des créatifs lors des Cannes Lions en 2019, la tonalité des campagnes s'est faite plus sombre. Résultat de la pandémie, de l'urgence climatique, de MeToo ? « Les sujets “purpose” sont encore souvent traités de manière trop sérieuse, pourtant les marques peuvent parler d’environnement ou d’inclusion en le traitant de manière moins larmoyante, en divertissant les gens tout en les éduquant», lance Fabrice Plazolles, directeur de la création chez Havas Play.
Un film publicitaire contribuerait à juste titre à changer la société. Il a fait une razzia dans les prix internationaux : c'est «The Lost Class», campagne anti-port d'armes. Les spécialistes de la création sont unanimes : « Pour moi, c'est simple : «The Lost Class» (Leo Burnett Chicago) va tout rafler, au moins trois ou quatre Grands Prix ! Vu l'actualité récente, la tuerie de mai dans l'école primaire du Texas, cette campagne a une résonance particulière », répond tout de go le directeur de la création de TBWA Paris, Benjamin Marchal. Même son de cloche chez Rosa Paris : « Cette année, la seule campagne qui m'a retourné, c'est “The Lost Class” », avoue le cofondateur et directeur de la création Jean-François Sacco. « C’est du même niveau que “Meet Graham” (Clemenger BBDO Melbourne et Transport Accident Commission). C'est incroyablement puissant », argumente Olivier Duval.
S'il y a de la concurrence, elle est à attendre avec le film « Burberry Open Spaces ». « Après l’épisode du covid, ce film nous fait respirer un grand coup et nous fait voyager dans un ballet qui ne peut pas laisser indifférent », rappelle Fabrice Plazolles. Même si, au fond, on espère au moins un Grand Prix français !
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