Stéphane Renard, nommé début 2022 au poste nouvellement créé de responsable France de VoyagesPirates, estime que la marque a une carte à jouer sur un marché éclairci par la crise sanitaire.
Pourquoi avoir rejoint VoyagesPirates en début d’année?
Je suis un pur produit «travel». J’ai été éduqué aux bons plans lors de mon passage chez le Guide du Routard et c’est un aspect qui n’a jamais quitté mes activités, y compris chez Travelzoo où j’étais précédemment en charge de la responsabilité éditoriale. Disons que les fondateurs de HolidayPirates -VoyagesPirates en France- m’ont convaincu de la force du projet pour le marché français. D’une part, c’est une société très dynamique et très axée sur le digital. D’autre part, la France est un marché primordial pour le groupe puisqu’il constitue actuellement le troisième derrière la région DACH (Allemagne, Autriche, Suisse), où se situe la maison-mère, et le Royaume-Uni. L’objectif est d’en faire à court terme son deuxième marché.
Comment se porte la société au sortir d’une crise sanitaire particulièrement éprouvante pour le secteur du tourisme?
Même s’il ne faut pas s’en réjouir, un certain nombre d’acteurs et de plateformes médias en particulier ont disparu en raison des conséquences de la crise sanitaire. De ce fait, l’horizon s’est quelque peu dégagé pour VoyagesPirates dont la mission première reste invariablement la même: sourcer les meilleurs plans pour permettre à monsieur et madame Tout-Le-Monde de partir en vacances. Car les études le prouvent unanimement: le voyage est un besoin vital pour beaucoup de Français.
Comment s’articule le business model de VoyagesPirates?
Le groupe est spécialisé dans les ventes flash avec une agilité qui fait office de marque de fabrique. Plus de 50% de notre revenu en France est généré par le «direct partnership», avec une stratégie dite «flat fee» qui correspond à un tarif fixe pour l’annonceur. VoyagesPirates fonctionne également via un modèle CPA (coût par acquisition) s’accompagnant d’une commission en fonction du nombre de réservations. C’est un modèle agile mais à utiliser avec précaution. Enfin, subsiste également le modèle CPC (coût par clic) qui peut être profitable comme risqué pour l’annonceur. Le business model repose sur un juste équilibre entre ces différents modes de rémunération. À ce modèle vient par ailleurs se greffer depuis peu un virage stratégique important. En plus de rester des experts en offres, nous allons petit à petit nous attaquer aux destinations. Ce qu’on appelle les DMO (destination marketing organization), autrement dit les offices du tourisme et les destinations de manière générale. En tant que média en ligne, nous mettons donc en relation nos lecteurs avec divers bons plans mais aussi les annonceurs en direct. On garde toutefois une grande liberté éditoriale avec un panachage entre partenariats rémunérés et contenus informationnels. L’obsession de VoyagesPirates, ce n’est pas le prix en réalité. C’est le rapport qualité/prix.
Autour de quel organigramme le groupe s’organise-t-il?
L’activité s’organise autour de trois pôles distincts: le pôle contenus qui pilote l’éditorial, le pôle commercial qui est en relation avec tous les acteurs du voyage ainsi que le pôle digital marketing, en charge des réseaux sociaux comme Facebook ou Instagram. Deux canaux sur lesquels la marque compte une communauté particulièrement fidèle et engagée avec respectivement plus de 1 million et 200 000 followers en France. La prochaine étape consistera à investir TikTok, un projet qui est à l’étude. De manière générale, notre communauté dispose d’un sentiment d’appartenance essentiel dans notre stratégie. On s’adresse à eux comme à une famille ou à des amis et on veille à ne jamais rompre le contrat de confiance existant. D’ailleurs, plus de 60% de notre audience nous suit depuis plus de trois ans.
Quels sont les objectifs prioritaires en 2022?
On note une véritable reprise du marché ces derniers mois. Le but va donc être de structurer et d’organiser l’activité en France, via notamment plusieurs recrutements. Deux digital managers nous ont par exemple récemment rejoint, l’un situé à Lyon et l’autre à Marseille. Le groupe adhère à cette idée de nomadisme et une grande partie de l’équipe France -qui compte une quinzaine de personnes- est d’ailleurs basée en Allemagne. En termes de chiffre d’affaires, le but est de viser 75% du résultat enregistré en 2019, qui fait figure de Graal en tant qu’année de référence pour le milieu du voyage et du tourisme. En parallèle, la volonté consiste aussi à élargir notre audience -à date majoritairement composée de 25-45 ans- aux 45-54 ans et à travailler l’offre famille de même que les vols au départ des aéroports de province. En revanche, une chose est sûre: nous n’opérerons jamais de vols interFrance.
Chiffres clés
900 000 Nombre d’abonnés à la newsletter du groupe HolidayPirates
1,1 million Nombre de visites mensuelles sur le site VoyagesPirates
1,7 million Nombre de followers du groupe sur Instagram (204 000 en France)
10 millions Nombre de fans du groupe sur Facebook (1 million en France)
HolidayPirates, valeur montante
Le groupe HolidayPirates -VoyagesPirates en France- est l’une des plateformes de bons plans voyages les plus dynamiques d’Europe. Celle-ci s’est développée en France mais aussi au Royaume-Uni, en Irlande, en Italie, en Pologne, en Autriche, aux Pays-Bas, en Suisse, en Espagne, aux États-Unis et en Allemagne, où est né le concept du site. Les internautes peuvent y trouver des «bons plans tourisme» pour des vols, des hôtels et des séjours à prix réduit. VoyagesPirates propose également des réductions et des offres promotionnelles pour des trajets en bus et en train. Depuis son lancement en 2012, la société n’a cessé de gagner en popularité. Le site enregistre ainsi actuellement plus de 30 millions de visites mensuelles et l’application a été téléchargée plus de 10 millions de fois.