Les colis en provenance de Temu et Shein représentent 22% des colis gérés par La Poste en France. Les deux plateformes chinoises sont, à elles deux, juste devant Amazon (21%), d'après le PDG de La Poste, Philippe Wahl, auditionné au Sénat, mercredi 30 octobre.
Des colis venus de Chine. Le PDG de La Poste, Philippe Wahl, a évoqué la « montée des plateformes chinoises » Temu et Shein devant la commission des affaires économiques du Sénat, mercredi 30 octobre. Les deux plateformes « représentent 22% de nos colis », a déclaré le PDG de La Poste, lors de cette audition parlementaire, soit un point de plus que ceux gérés pour Amazon « qui est le premier client, mais aussi le premier concurrent de La Poste ».
Les colis de Temu et Shein réprésentaient moins de 5% des colis gérés par La Poste en 2019. « C'était moins de 5% il y a cinq ans », a précisé Philippe Wahl. La direction de La Poste a ultérieurement précisé que la part des colis gérés pour le compte des deux plateformes était beaucoup plus significative en France qu'en Europe.
Le commerce en ligne connaît pour l'heure une « reprise très lente » avec une « très forte pression sur les marges », avait auparavant précisé Philippe Wahl, en affirmant toujours penser qu'il s'agit d'un « secteur d'avenir ». L'activité d'acheminement des colis pèse pour plus de la moitié du chiffre d'affaires de La Poste, tandis que son activité historique, la lettre, ne pèsera plus que 15% de ses ventes à la fin de cette année, selon Philippe Wahl.
La marque de mode à bas prix Shein, application fondée en Chine en 2012, est considérée comme un emblème de l'ultra fast fashion avec ses dérives sociales et environnementales. Temu, qui connaît une progression fulgurante en Europe grâce à une stratégie de prix cassés, est la version internationale du mastodonte chinois du e-commerce Pinduoduo, né en 2015. Le site propose un choix pléthorique de produits (vêtements, jouets, décoration, outils, high-tech...).
Protection des consommateurs
Fin septembre, six pays de l'Union européenne, l'Allemagne, la France, l'Autriche, le Danemark, les Pays-Bas et la Pologne, ont demandé à l'Union européenne de serrer la vis contre ces sites de commerce en ligne, soupçonnés de vendre des produits parfois dangereux pour les consommateurs.
En juin, la Commission avait réclamé des informations à Temu et Shein afin de vérifier leur conformité aux règles européennes en matière de protection des consommateurs, les questionnant notamment sur les mesures qu'elles mettent en œuvre afin de permettre le signalement de produits illégaux. D'autres demandes concernent les interfaces trompeuses (« dark pattern ») qui permettent de manipuler le comportement des utilisateurs, la protection des mineurs, la transparence des systèmes de recommandations de produits, ou encore la traçabilité des vendeurs sur ces plateformes.