Coup de tonnerre sur la vie politique française. Après un Rassemblement National en tête des élections européennes, le président a annoncé dissoudre l’Assemblée nationale. Une campagne pour les législatives, intense, se déroulera sur trois semaines.
Emmanuel Macron a annoncé dimanche la dissolution de l’Assemblée nationale, un tremblement de terre politique et un pari ultra-risqué dans son second quinquennat, après l’écrasante défaite encaissée face au Rassemblement national de Jordan Bardella, large vainqueur des élections européennes en France. Il renationalise de fait les élections européennes en en faisant une problématique nationale.
Coup de tonnerre et coup de poker à l’Élysée : dans une allocution choc en pleine soirée électorale, le chef de l’État a surpris les Français en affirmant avoir décidé de leur « redonner le choix de notre avenir parlementaire par le vote. »
Les élections législatives auront lieu les 30 juin et 7 juillet, deux ans après les précédentes qui avaient privé Emmanuel Macron d’une majorité absolue, et quelques jours, seulement avant le coup d’envoi des Jeux Olympiques et Paralympiques (JOP). Il a d’ailleurs aussi invoqué le « désordre » du débat parlementaire pour justifier sa dissolution, une « décision grave, lourde », mais aussi « un acte de confiance ».
Si son entourage assure être déterminé à « gagner », il pourrait être contraint à une cohabitation en cas de victoire du RN. Et voir ainsi le RN culminer à la tête de l’État pendant la célébration internationale des JOP.
Nouvelle campagne
À peine les bureaux de vote fermés, une nouvelle campagne a commencé sans délai, et tout le monde s’activait dans les cabinets de communication. L’expectative d’un vote dans Le président a réuni dès dimanche soir son gouvernement, tandis que fleurissaient déjà les candidatures aux législatives, notamment celle de l’ex-ministre socialiste Jérôme Cahuzac, condamné en 2018 pour fraude fiscale. À gauche, les appels à la réunion sous une bannière commune baptisée « Front Populaire », en référence en 1936, ne cesse de se faire entendre. Olivier Faure (PS), Fabien Roussel et François Ruffin, ont appelé en ce sens dès dimanche soir, et lundi matin.
Place de la République à Paris, un rassemblement contre l’extrême droite a donné dans la soirée du dimanche, le ton d’un mois à venir sous haute tension.
Réclamée par le RN, cette dissolution est la sixième sous la Ve République. La dernière, décidée par Jacques Chirac en 1997, avait débouché sur une cohabitation après la victoire de la gauche et la nomination du socialiste Lionel Jospin à Matignon.
Le RN est déjà dans les starting-blocks : « Nous sommes prêts à exercer le pouvoir si les Français nous font confiance », a lancé Marine Le Pen, triple candidate à l’Élysée. Et le parti tente de se montrer en gouvernant.
Son « poulain » Jordan Bardella, enthousiasmé par le « désaveu cinglant » infligé au chef de l’État, fait désormais figure de favori pour Matignon, à seulement 28 ans.