Partenaire de Jeux, Sanofi n’aura pas de produits à vendre mais compte notamment faire de l’événement un moment marquant pour ses collaborateurs. Un article également disponible en version audio.
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Parmi les partenaires de Paris 2024, Carrefour fournira des produits alimentaires aux athlètes des Jeux ; Orange sera en charge des services de communication et de connectivité lors de l’événement ; LVMH, entre autres, a imaginé via Chaumet le design des médailles olympiques… Pour la première fois engagé dans des JO, et dans un partenariat sportif tout court, qui plus est de cette ampleur (mondiale), le groupe pharmaceutique d’origine française Sanofi, lui, n’a « rien » à vendre. Pas d’intérêt directement commercial. Sans compter qu’il n’est pas autorisé à faire de la publicité à la télévision. « En 2024, nous sommes à un virage, expliquait Audrey Derveloy, présidente de Sanofi France, lors d’une conférence de presse de présentation du partenariat, le 24 janvier. Nous avons réannoncé notre ambition d’être leader en immunologie donc les valeurs humaines du sport nous parlent : diversité, inclusion… mais aussi excellence. Nous avons beaucoup à apprendre des sportifs de cette envie de se dépasser. » Sanofi, qui a le statut de partenaire Premium, souhaite également accélérer dans le digital et l’intelligence artificielle : « C’est un moment où l’on peut beaucoup apprendre des sportifs sur comment aller vers l’inconnu », déroule la présidente. Aujourd’hui, une dizaine de personnes hors fonctions transverses travaillent à temps plein sur le projet, sous la houlette de Mathieu Giraud, responsable du partenariat avec Paris 2024.
Pas de produits à vendre, donc, mais une image à faire rayonner au niveau mondial, en s’engageant « à égalité » entre les Jeux olympiques et les paralympiques. Il s’agit déjà pour lui de rappeler son origine française. Sanofi est aussi partenaire des deux Relais de la Flamme, qui, suivant des parcours différents, traverseront entre mai et août quatre de ses sites au total, dont son siège mondial à Paris pour la flamme paralympique. La flamme olympique, quant à elle, fera arrêt chez lui à Montpellier, Neuville-sur-Saône près de Lyon et Gentilly en région parisienne. « C’est une belle opportunité de montrer la diversité des territoires mais aussi nos savoir-faire », se réjouit la présidente. « Il y a deux ans, nous avons entamé un changement, changé de logo, montré que nous sommes une entreprise ouverte. Nous avons la volonté de dire qui nous sommes. Pas une grosse pharma mais des hommes et des femmes engagées qui travaillent pour des personnes qui ont besoin de médicaments », relate Josep Catlla, directeur des affaires corporate, responsable des départements communication, affaires publiques et RSE du groupe.
2024 volontaires
Sanofi voit surtout les JO comme une campagne d’engagement pour ses collaborateurs du monde entier. Il a ainsi imaginé un championnat autour d’activités sportives, réunissant 16 000 personnes de 65 pays et dont la finale aura lieu début juin à Paris, avec aux manettes l’agence événementielle Shortcut. Son nom, la Sanofi Cup. « 8000 employés viendront à Paris pour profiter des Jeux d’une façon ou d’une autre », souligne-t-on en interne. Il fait surtout bon être volontaire pour les Jeux chez Sanofi. Le laboratoire est selon ses dires celui des partenaires de Paris 2024 qui en fournit le plus gros contingent, à savoir, symboliquement, 2024 (1012 pour les JO et 1012 pour les paralympiques), sur les 45 000 volontaires au total. D’abord appelés en interne à candidater – 11 000 l’ont fait –, les bénévoles ont ensuite été sélectionnés par Sanofi selon différents critères (répartition géographique, motivation…) puis, une fois la liste transmise à Paris 2024, ont dû répondre à un questionnaire sur leurs compétences et leurs attentes. Ils se sont aujourd’hui vu attribuer leur rôle durant la compétition. « Paris 2024 avait surtout besoin de personnes pour accueillir les spectateurs. Je vais faire cela pour la boxe », témoigne Laurence Bernard, de Sanofi Montpellier, l’une des 2024 sélectionnées. Sanofi prendra en charge le logement et le transport de ses volontaires, leur offre cinq jours de congés sur les dix que durera l’aventure ainsi qu’une place pour assister aux épreuves. En parallèle, les volontaires ont d’ores et déjà accès à des formations à distance (storytelling, premiers secours…). Par ailleurs, Sanofi fournit aussi près de 300 porteurs de la torche olympique. Et il déploiera avec l’agence Sportfive un (classique) programme de billetterie et d’hospitalités.
Comme beaucoup d’autres partenaires de Paris 2024, le laboratoire s’est aussi doté d’une team d’athlètes, avec quatorze champions olympiques et paralympiques ou coachs issus de sept pays. Parmi eux, le nageur handisport Théo Curin, le tennisman Nicolas Mahut ou la para-athlète Nantenin Keita. Une team constituée avec l’appui de l’agence 17 Sport. « Cela fait deux ans que l’on travaille à ce partenariat. C’est notre première fois avec les Jeux, on n’a pas de guide, on ne sait pas comment le faire, on se fait beaucoup éduquer par des gens comme Théo Curin », expose Josep Catlla. Les participants ont été choisis non seulement pour leurs capacités sportives mais aussi pour leurs valeurs et leurs engagements sociétaux. En échange de leur mentoring et de leur partage de connaissances, les participants se voient offrir la possibilité d’échanger entre eux ainsi qu’un accompagnement et de la visibilité.
Côté communication, les possibilités pour un acteur de la santé sont restreintes. Sanofi publie toutefois des vidéos en lien avec l’événement sur ses différents réseaux sociaux. Une campagne de sensibilisation à la méningite a été lancée en 2023. Un projet inspiré par sa team d’athlètes, dont trois représentants ont été touchés par cette maladie. Menée à bien avec deux organisations internationales spécialisées, l’initiative, faisant écho à une grande cause de l’OMS (organisation mondiale de la santé) qui veut éradiquer cette maladie d’ici à 2030, permet à Sanofi de porter un message en matière de prévention. Un drapeau a ainsi été imaginé avec la designeuse Laura Spring. « Nous avons envie que ce drapeau devienne le symbole de la lutte contre la méningite, comme le ruban rose pour le cancer du sein, illustre Théo Curin. Notre premier combat sera de sensibiliser ». Et l’équipe compte bien pour cela sur le carrefour médiatique que constitueront les Jeux.
90 000+ Nombre de salariés de Sanofi dans le monde, dont plus de 20 000 en France.
43 milliards d’euros Chiffre d’affaires global, dont environ 4% est réalisé en France.