Christophe de Hody a créé Le Chemin de la Nature, une société qui organise des stages de découverte des plantes sauvages pour les particuliers et les entreprises.

Qui aurait cru que même à Paris, il était possible de se nourrir de plantes sauvages ? Christophe de Hody, passionné de botanique de 38 ans, organise depuis douze ans des balades au bois de Vincennes et au parc des Buttes-Chaumont à la découverte des végétaux et des champignons nourriciers. Cet après-midi d’automne, une vingtaine de participants, des retraités, une pharmacienne, une secrétaire de direction, une créatrice de bijoux, se retrouvent en lisière de la capitale pour quatre heures de déambulation. Avec pédagogie et humour, Christophe de Hody leur apprend à reconnaître le coprin chevelu, un champignon comestible, le chénopode blanc, une feuille qui se mange comme des épinards, la vergerette du Canada, au goût un peu piquant… À l’issue de la promenade, les cueilleurs assis dans l’herbe dégustent un cocktail maison infusé de feuilles de figuier trouvées sur le chemin. Certains repartent avec des lamelles de champignon, le polypore géant, dont ils feront une poêlée agrémentée d’herbes aromatiques.

« J’ai appris les plantes sauvages avec mon père, près de Rambouillet, puis j’ai voyagé en Australie et en Amérique Centrale, avant de passer un BTS d’aménagement paysager, relate le jeune homme. J’ai étudié l’herboristerie, passé beaucoup de temps dans la nature avec des spécialistes et des livres de référence. Il n’y a pas beaucoup d’embauches dans ce domaine, il faut créer son métier. » Christophe de Hody est aujourd’hui à la tête d’une petite entreprise d’une dizaine d’employés dont quatre à plein temps, Le Chemin de la Nature, qui partage son savoir à travers des formations d’une demi-journée ou sur plusieurs sessions. C’est aussi une sorte d’influenceur nature avec des comptes YouTube et Instagram, qui rassemblent respectivement 440 000 et 340 000 abonnés. Le format est adapté aux entreprises, qui peuvent organiser des stages de team building autour de la reconnexion avec la nature. Une vingtaine de sociétés en ont déjà bénéficié, en parallèle avec des fresques de la biodiversité ou du yoga en pleine nature.

« La plupart des participants veulent sortir du stress de la ville, se rapprocher de la nature pour mieux la connaître et la protéger. Ils s’intéressent à la biodiversité, à l’alimentation saine, au local. Par tous les temps, même en hiver, il y a des choses à découvrir », souligne le formateur. Celui-ci n’a rien d’un apprenti sorcier : il précise quand certains champignons doivent être consommés cuits par manque de recul d’usage, fait goûter la délicieuse baie de l’if sans avaler le noyau, qui est hautement toxique. « Mon approche est scientifique. Je cite mes sources, et en l’absence d’étude pour confirmer la propriété médicinale d’une plante, je précise qu’il s’agit d’un usage traditionnel. » Survivalistes et anti-sciences peuvent passer leur chemin.

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