Et si vous étiez la nouvelle présidente de la République ? Nathalie Rozborski, directrice marque et RSE de Maisons du Monde, est la deuxième invitée de la nouvelle saison d'Et si j'étais Président, une série réalisée par Majda Chaplain, CEO de MC Factory, en partenariat avec Stratégies.
Quels seraient les 2 axes majeurs de votre programme ?
Le premier serait de remettre la question de l’enfant au cœur des préoccupations gouvernementales. D’abord au niveau de l’éduction car c’est grâce à l’école et à l’instruction que se construisent les identités citoyennes. Ensuite au niveau du bien-être de l’enfant, tant au niveau de sa protection que de son éveil. De manière générale, je trouve que nos pays occidentaux ont tendance à considérer l’enfant comme un sous-citoyen. Or, pour que le vivre ensemble fonctionne dans une société, il faut inclure toutes les populations, favoriser les échanges intergénérationnels
Le deuxième axe de mon programme serait de créer un «ministère de l’action concrète». En effet, je crois beaucoup à l’intelligence du terrain et on ne la met pas assez en valeur. Dans un monde qui nécessite autant d’agilité, de prises directes avec le réel contemporain, on ne peut plus se satisfaire de pensées théoriques. Il faut confier un maximum de missions gouvernementales à des gens de terrain, qui sont au plus près des problématiques
Quel serait votre projet pour renforcer le rôle sociétal des entreprises françaises ?
J’introduirais de nouvelles familles d’indicateurs dans les dashboards des comités de pilotage des entreprises. Ils viendraient en complément de ceux que regarde le Medef. Aujourd’hui, sur un compte de résultat, on s’attarde sur tous les éléments qui constituent la marge économique. Je ne suis pas utopiste, je sais que cela reste une priorité pour les entreprises. Mais je pense que, quand on crée de la valeur financière, il est de la responsabilité collective de l’entreprise et des gouvernements, de créer aussi des indicateurs de croissance sur les dimensions sociétales et environnementales. La valeur économique à elle seule, à mon sens, ne suffit plus. Les entreprises doivent alors s’inscrire dans un monde plus vertueux. Elles doivent continuer de faire rêver les actifs de demain qui ont besoin d’avoir un job qui fait sens, à la fois pour eux-mêmes et vis à vis de la planète.
Pourquoi faut-il voter pour vous ?
Voter pour moi, c’est voter pour soi ! Je dis cela parce que je suis issue de la société civile, immigrée polonaise arrivée en France avec sa famille dans les années 80. J'ai gravi les marches grâce à l’ascenseur social français, à l’école républicaine. J’ai donc un profil auquel les gens, dans leur grande majorité, peuvent s’identifier. Or, je pense que pour faire consensus sans faire de l’eau tiède, il faut avoir pour référents des gens qui fédèrent et qui rassemblent plutôt que des gens qui ne s’adressent qu’à une toute petite masse.
Quelle personnalité publique choisiriez-vous pour être votre Premier Ministre ?
Sabrina Herlory, PDG d’Aroma Zone. Nous avons beaucoup de choses en commun. Elle a, elle aussi, l’engagement chevillé au corps. Ce n’est pas le genre de personne à attendre un deuxième mandat pour faire bouger les lignes. Je suis convaincue qu’à nous deux, au bout de 3 ans, nous aurons déjà renversé la table sur un grand nombre de sujets sociétaux. Et puis je la choisirais parce qu’on rigolerait bien. Je trouve qu’aujourd’hui malheureusement on manque beaucoup d’humour, de recul, d’optimisme, de joie. Et d’après moi, on ne peut pas diriger si on ne sait pas créer ces sas de décompression.
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