La date est désormais connue de tous. À compter du 1er octobre 2022, la publicité aérienne sera interdite en France. Cette proposition de la Convention citoyenne pour le climat a fait partie des dix mesures reprises dans la loi « climat et résilience » promulguée le 22 août dernier. « C’est une première en France : la disparition pure et simple d’une profession », déplore Pierre-Yves Eugène, le directeur général de Vendée Air Pub. Cette interdiction avait d’abord été programmée au 1er janvier.
Le délai accordé semble bienvenu pour les différentes entreprises du secteur. « Nous avons envoyé des lettres au gouvernement et nous avons contacté Bercy. Ils nous ont répondu qu’il n’y avait rien dans la loi pour nous permettre d’être indemnisés », explique le responsable de l’entreprise vendéenne. Un véritable « sacrifice » pour les 40 entreprises de publicité aérienne que compte le territoire.
L’ultime saison se prépare dans l’inconnu pour le millier d’employés directs et indirects du secteur. Vendée Air Pub et les autres sociétés sont contraintes de proposer à leurs clients des contrats de courte durée, limités à octobre prochain. « Je vais continuer au maximum ce que je sais faire. De toute façon, il n’y a pas de reconversion possible. On a pris beaucoup trop de retard sur les avions électriques. Aujourd’hui, il m’est impossible d’exercer mon activité avec une empreinte carbone négative », assure Pierre-Yves Eugène.
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La maison mère de Vendée Air Pub, l’entreprise Vendée Aviation dont Pierre-Yves Eugène est aussi le directeur général, va perdre 10% de chiffre d’affaires dès l’année prochaine. Ce qui nécessite une nouvelle stratégie commerciale pour son gérant : « On va essayer de développer nos autres activités de transport de fret et de passager avec Air Ouest ou encore de loisirs avec Vendée Évasion Parachutisme. Mais après deux années de Covid-19, c’est très compliqué. Nous n’avons pas l’État pour renflouer nos comptes à coup de milliards. »
L’interdiction de la publicité aérienne apparait pourtant comme une mesure « anecdotique », en témoigne le rapport du Haut conseil pour le climat : en 2019, elle représentait moins de 0,01% des émissions de gaz à effets de serre de la totalité du secteur aérien national. D’après un sondage commandé par Action Communication, et repris par le SNPPAL, le syndicat de l’aviation légère, 79% des Français apprécient ce mode de communication. 47% estiment même que c’est un support d’avenir. Pour Pierre-Yves Eugène, « la publicité aérienne a été sacrifiée sur l’autel de l’écologie. »