Si la cybercriminalité était un pays, elle serait la troisième économie mondiale. Conséquence d’actes malveillants, ces atteintes aux systèmes informatiques coûtent 6 000 milliards de dollars par an dans le monde. Elles sont particulièrement dangereuses pour les PME moins enclines à l’affronter. Pour faire face à cette menace croissante, une seule solution : le développement de projets contre les cyberattaques, comme Diskyver. « Il s’agit d’une intelligence artificielle qui détecte les anomalies, les intrusions ou les attaques sur les serveurs téléphoniques d’une entreprise, puis qui l’alerte en temps réel », explique Saad El Aboudi, fondateur du logiciel Diskyver. Une innovation technologique en accord avec la dynamique lilloise.
La capitale des Flandres adopte une position stratégique plus moderne, celle d’une ville dédiée au numérique. Quoi de mieux qu’un pôle d’excellence et d’innovation dédié au digital pour faire fructifier son projet ? C’est donc sans surprise que Diskyver s’installe à Euratechnologies en mai 2020. « Le choix semble assez évident dans la mesure où la région finance et promeut de nombreuses startups et crée de l’emploi par la même occasion », continue Saad El Aboudi.
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Nul doute qu’un site de 95 000 m² au centre du triumvirat Londres-Paris-Bruxelles, situé dans le quartier émergent de Bois Blancs, apparaît comme un emplacement logique pour le CEO de Diskyver, lui qui connaît déjà la région. Après un passage à l’Ecole nationale supérieure d’Electronique de Bordeaux, ainsi qu’un poste de consultant chez Airbus en 2019, il a affirmé son côté entrepreneurial à l’EDHEC, en business management. Sans compter son travail d’ingénieur chez Bouygues Telecom en 2020 qui lui permet de mieux cerner les enjeux de la téléphonie.
« Le projet Diskyver est né en 2017 pour répondre au besoin de sécurisation des communications sur IP, soit la transmission de voix par internet », commente le jeune entrepreneur. Et les cybercriminels rivalisent d’ingéniosité. Le fournisseur canadien VoIP.ms en a fait les frais le 16 septembre dernier. Résultat ? Près de 4 millions de dollars de rançon demandés par les cybercriminels, en échange du rétablissement des services.
Loin d’être un cas isolé, « toute entreprise ayant une téléphonie sur IP est sujette à ces intrusions. Personne n’est réellement protégé », analyse Saad El Aboudi. Il va pourtant falloir mettre les bouchées doubles : en 2022, les entreprises seront contraintes de passer progressivement du système traditionnel (RTC) au système de voix sur IP. La solution Diskyver est en cohérence avec ce besoin naissant…