L’âge minimum officiel pour utiliser la plupart des réseaux sociaux est fixé à 13 ans, pourtant cela n'empêche pas les enfants en dessous de cet âge d’y être présents et actifs. Partant de ce constat, l'agence Heaven a fait le choix d'étudier les comportements de ces utilisateurs mineurs afin de cerner leurs usages des plateformes sociales. En partenariat avec l'association Génération Numérique, l'agence présente les résultats de la 6ème édition de son étude « Born Social ».
Premier enseignement, le taux d'inscription des préadolescents sur les réseaux sociaux reste stable sur les trois dernières années. En 2021, et ce malgré l'interdiction, ils sont 53,8% âgés de 11 ans à être inscrits, 71,2% pour ceux âgés de 12 ans, 81,7% pour les 13 ans et 88,8% pour les 14 ans. Leur motivation principale est de maintenir un lien social, usage évident des plateformes, puisque 78% des filles et 69% des garçons ont répondu « je discute avec mes amis et ma famille ». Vient ensuite le fait de pouvoir regarder des vidéos (autres que des clips musicaux) pour 59% des garçons et 47% des filles. En troisième position, les garçons invoquent le fait de pouvoir jouer à des jeux vidéo à 42% (contre 15% des filles), tandis que les filles invoquent le fait de pouvoir partager des vidéos et des photos à 26% (contre 15% des garçons).
Lire aussi : Instagram reconnaît empirer le rapport des ados à leur corps
Les plateformes privilégiées par les plus jeunes sont Youtube à 51,5% et Snapchat à 51%. Instagram et TikTok sont au coude à coude : 36,5% des enfants consultent Instagram et 34,8% TikTok. La messagerie WhatsApp arrive en cinquième position avec 27,1% d'utilisation chez les enfants, puis Twitch (9,3%). Ils sont cependant assez peu à utiliser des réseaux sociaux de « vieux » (dixit l'étude) comme Facebook et Messenger (5,1%) ou encore Twitter (3,5%).
Autre enseignement : les enfants paraissent assez peu conscients des effets négatifs ou des dangers des réseaux sociaux. Face à une liste d'affirmations, ils sont seulement 26% à se dire d'accord avec la phrase « on devient accro aux réseaux sociaux », 24% à être d'accord avec la phrase « ils propagent les rumeurs », 20% avec « ils participent au cyberharcèlement » ou encore 13% avec « ils donnent une image idéalisée de la vie des autres ».
Cibles publicitaires
De façon assez surprenante, les enfants de 11/12 ans interrogés en 2021 sont moins conscients d'être exposés à la publicité sur les réseaux sociaux que ceux de 2019. Cela illustre l’importance des campagnes de sensibilisation qui doivent être menées auprès des plus jeunes, selon Heaven. Ainsi, s'ils étaient 75% à avoir répondu être conscients de la publicité en 2019, ils ne sont plus que 44,4% en 2021. Sur l'utilisation de leurs données personnelles, ils étaient presque 64% à avoir répondu en être conscients alors que désormais ils ne sont que 30%. Seul le concept de géolocalisation semble mieux compris par les préadolescents, à 52,5% en 2021 contre 47% en 2019.
Enfin, l'étude rapporte une donnée de l'Arcep : en 2020, 57% des parents ont établi des règles pour leurs enfants afin de limiter le temps passé par ces derniers sur internet.
Lire aussi :
- Écrans chez les jeunes : les acteurs du numérique signent un protocole
- Laure de La Raudière (Arcep) : « Nous voulons une régulation par la donnée »