Epic Games, l'éditeur du célèbre jeu video Fortnite, a porté plainte contre Apple auprès de l'autorité britannique de la concurrence (CMA), accusant le géant technologique américain de comportement «monopolistique».
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Dans un communiqué rendu public mardi 30 mars, Epic affirme que «le comportement anti-concurrentiel d'Apple et ses règles restrictives sur la distribution des applications et sur le traitement des paiements constitue une claire violation» de la législation britannique.
Cette procédure illustre aussi «les pratiques monopolistiques» du groupe à la pomme qui «empêchent les utilisateurs et développeurs d'acquérir et distribuer des applications à travers d'autres plateformes que l'App Store d'Apple», avec le paiement de commissions qui peuvent atteindre 30% des recettes, dénonce Epic.
Cette plainte «vient compléter» d'autres procédures juridiques lancées par l'entreprise aux Etats-Unis, auprès de l'Union européenne, en Australie et au Royaume-Uni, contre Apple mais aussi Google. Epic dit ne pas «chercher de compensation monétaire» mais plutôt des décisions réglementaires des autorités pour forcer Apple à amender ses pratiques.
Epic Games avait tenté en août de contourner la technologie de paiement d'iOS, le système d'exploitation d'Apple. Le fabricant de l'iPhone avait aussitôt retiré Fortnite de l'App Store, constatant une rupture des règles du contrat liant les deux entreprises.
Facebook et Spotify estiment aussi qu'Apple agit de manière anti-concurrentielle en imposant aux développeurs extérieurs des règles qu'elle ne s'applique pas à elle-même.
«Protections amoindries»
La Commission européenne a ouvert plusieurs enquêtes contre le géant américain. Celui-ci défend pour sa part son écosystème fermé par la volonté de protéger la sécurité des données d'utilisateurs.
«Il n'est pas surprenant qu'Epic tente d'avancer ses pions devant la CMA, ils utilisent les même méthodes partout», a réagi auprès de l'AFP un porte-parole de la société californienne.
«Maintenant qu'ils sont parvenus à un immense succès grâce à l'App Store, et qu'ils sont devenus une firme qui vaut des milliards, Epic veut fonctionner selon des règles différentes de celles qui s'appliquent à tous les autres développeurs», a-t-il continué. «Le résultats ce serait des protections amoindries en termes de confidentialité et de sécurité des données pour nos clients».
Apple et les autres géants américains de la tech, Google, Facebook, Amazon et Microsoft, sont par ailleurs visés en Europe par un projet de nouvelle législation, le Règlement sur les Marchés Numériques («Digital Markets Act», DMA) qui entend limiter leur toute puissance.
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