Les opérateurs télécoms ont donné le coup d'envoi de la 5G à Paris où la technologie est mise en service à partir de ce vendredi 19 mars. Free a ainsi annoncé avoir ouvert son réseau dans la capitale avec « le seul forfait qui inclut la 5G sans surcoût, avec l’Internet mobile illimité pour les abonnés Freebox ». Ses offres allant de 9,99 à 15,99 euros, l’opérateur attend en réalité « dans les prochaines semaines » des autorisations pour plus de 200 sites afin de démarrer son réseau dans tous les arrondissements parisiens.
A la différence de Free qui a recours à la bande des 700 MHz pour nombre de ses antennes servant à déployer la 5G (7044 au total), Orange et SFR, les premiers à avoir officialisé le lancement de leurs réseaux respectifs, ont annoncé vouloir déployer exclusivement sur la bande de fréquences de 3,5 GHz, celle « qui offre les meilleurs débits ». Orange, qui dispose de 80 antennes dans la capitale, assure être en mesure de couvrir tout Paris.
SFR déclare dès à présent desservir « 80% de la population intra-muros », en s’appuyant également sur près de 80 sites autorisés. Sa couverture s’étendra à partir de la fin mars au fur et à mesure de la validation de sites nouveaux. « En proposant la 5G dès ce vendredi aux Parisiennes et Parisiens, SFR a montré d'une part sa volonté de respecter le temps du débat citoyen, et d'autre part sa capacité à déployer son réseau 5G, dans le respect de la charte adoptée par le Conseil de Paris », a assuré Grégory Rabuel, directeur général de SFR, dans un communiqué.
Chez Bouygues Telecom, qui lance également son réseau 5G ce vendredi, le PDG Richard Viel a estimé que « la 5G constitue un véritable avantage compétitif pour Paris, qui s'apprête à accueillir les JO de 2024 ». A l’occasion de cet événement, la capitale pourrait être la vitrine du saut technologique de la 5G à travers ses multiples applications: voitures autonomes, usines connectés 4.0, partage d’informations à grand débit en temps réel, réalité augmentée, logistique de flux, transports, etc.
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Paris rejoint Strasbourg, Lyon ou encore Bordeaux, où la 5G a déjà été lancée, malgré des réticences locales. En la matière, c'est l'État qui décide et les maires ne peuvent pas s'opposer juridiquement. Mais soucieux d'éviter les polémiques, les opérateurs ont engagé à Paris une concertation, qui a abouti à une « charte » encadrant le déploiement de la 5G dans la capitale, validée par le conseil municipal début mars, à la suite d'une conférence citoyenne organisée par la ville fin décembre.
C'est la signature de cette charte le 15 mars par les opérateurs (Bouygues Telecom, Free Mobile, Orange et SFR) qui a rendu possible le lancement commercial de la 5G à Paris, alors que les villes franciliennes de la petite couronne bénéficient de la couverture de la dernière génération de réseau mobile depuis fin 2020.
Inclusion numérique
En contrepartie, les opérateurs se sont notamment engagés à « optimiser le recyclage des équipements de téléphonie » ou à favoriser « l'inclusion numérique ». La maire socialiste Anne Hidalgo a fait voter cette charte malgré l'opposition de ses partenaires écologistes, qui réclamaient un moratoire en attendant le résultat d'études sur l'impact environnemental de la 5G.
Le 1er mars, selon l’Agence nationale des fréquences, Orange comptait sur le territoire national 808 antennes 5G, devant Free (574), Bouygues Telecom (435) et SFR (260). Si l’on prend en compte l’ensemble des bandes de fréquences utilisées pour fournir un service 5G (3,5 GHz, 2100 MHz et 700 MHz), ce sont plus de 11 000 sites qui ont été ouverts en 5G en France, d’après l’Arcep.