Epic Games, l'éditeur du célèbre jeu vidéo Fortnite, a annoncé le 17 février avoir déposé une plainte contre Apple auprès de la Commission européenne pour abus de position dominante dans la distribution et les systèmes de paiement des applications mobiles. Cette plainte «vient compléter» d'autres procédures juridiques lancées par l'entreprise aux Etats-Unis, en Australie et au Royaume-Uni, a rappelé Epic Games dans un communiqué.
L'éditeur du jeu de tir et de survie Fortnite accuse Apple de contraindre les développeurs d'applications à distribuer leurs produits exclusivement via sa propre plateforme App Store et à utiliser uniquement les systèmes de paiement du fabriquant de l'iPhone, au prix de commissions qui peuvent atteindre 30% des recettes. «C'est l'avenir même des plateformes mobiles qui est en jeu», a déclaré Tim Sweeney, le fondateur et PDG d'Epic Games, cité dans le communiqué. «Les consommateurs ont le droit d'installer des applications à partir des sources de leur choix et les développeurs ont le droit d'être en compétition dans un marché équitable», a-t-il ajouté, dénonçant «des prix excessifs» pour les consommateurs causés par le manque de concurrence.
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Epic Games avait tenté en août 2020 de contourner la technologie de paiement d'iOS, le système d'exploitation d'Apple. Le groupe de Cupertino avait aussitôt retiré Fortnite de l'App Store, constatant une rupture des règles du contrat liant les deux entreprises. Comme d'autres développeurs, l'éditeur de jeux vidéo a poursuivi Apple aux Etats-Unis pour pratiques anticoncurrentielles. Le fabricant à la pomme défend son écosystème fermé par la volonté de protéger la sécurité des données d'utilisateurs.
Apple était déjà dans le viseur de la Commission européenne, qui a ouvert plusieurs enquêtes contre le groupe, dont une consécutive à une plainte du numéro un mondial du streaming musical, le suédois Spotify, pour abus de position dominante sur le marché de la musique en ligne. En attaquant à son tour auprès de la direction générale de la concurrence de la Commission européenne, Epic demande à Bruxelles «de remédier au comportement anticoncurrentiel d'Apple en imposant des mesures correctives rapides et efficaces».
Apple et les autres géants américains de la tech - Google, Facebook, Amazon et Microsoft - sont par ailleurs visés en Europe par un projet de nouvelle législation, le Règlement sur les marchés numériques (Digital Markets Act), qui entend limiter leur toute puissance. Mais le texte, présenté en décembre, n'en est qu'au début d'un processus législatif qui pourrait s'étaler sur trois ans, selon certains experts.