Les Français davantage favorables à la vaccination aujourd'hui qu’il y a un mois.
La grille de lecture, assez polarisée, que nous avons eue ces dernières semaines n’était pas la bonne. Nous nous sommes focalisés sur les antivax, mais ils ne représentent au maximum qu’un Français sur six. Pour les autres, la vaccination dépend de la confiance. Et comme elle est très mauvaise dans le gouvernement, surtout sur les questions sanitaires, l’opinion n’a pas été bonne au départ. Le scandale du sang contaminé a laissé des traces dans l'imaginaire, tout comme le raté des masques. Mais les médecins ont pris le relai. Et la population se sent beaucoup plus proche de son médecin.
L'opinion plutôt contre le troisième confinement qui se profile.
Souvent en France, on se focalise sur les antis et on fait de la politique publique comme si on voulait ne convaincre que la minorité qui est contre. Le gouvernement se met lui-même dans une position où la seule voie possible réside dans le rejet. Pourtant, la population a besoin qu’on lui dise : « On a une stratégie » et qu’on l’explicite. Lorsque le président parle de « 66 millions de procureurs », il se trompe. Cela fait des mois que les Français se sentent infantilisés, alors même qu’ils montrent beaucoup de compréhension, qu’ils sont lucides sur les difficultés du moment. Mais avec les vaccins comme avec les masques, ils sentent bien que tout n’est pas clair. Il ne faut pas mésestimer les Français. Dans sa façon de parler depuis le début de la crise, le gouvernement creuse l’éloignement plutôt que de nourrir la proximité.
Le lancement des soldes, programmés du 20 janvier au 16 février.
Quoi qu’il arrive, les soldes font de moins en moins recettes, du fait de la multiplication des ventes privées et des promotions. Le consommateur ne sait plus quel est le prix juste et si ces opérations ont encore du sens alors qu’il cherche des impacts positifs. 44% des Français se disent activement impliqués dans une consommation responsable. Mais il existe encore une dissonance entre les aspirations et la mise en œuvre qui vient d’un problème d’offre. Ils attendent que les marques réduisent l’écart entre leurs aspirations et leurs comportements. À ce titre, les soldes sont devenus un vrai marqueur de positionnement car ils peuvent être le reflet d’un système pervers. Tout le monde se méfie de voir des acteurs positionnés uniquement sur le prix et non sur la valeur.
Le dessinateur Xavier Gorce qui quitte Le Monde après les excuses de la direction du journal pour un dessin de presse polémique sur l'inceste.
C’est un retour de bâton. L’exclusion très rapide du jeu médiatique de personnalités est due au ressentiment créé par l’impunité et l’entre-soi observés sur certains sujets. L’agrégation d’expressions individuelles font changer le rapport de force. C’est ce qu’il s’est passé avec le dessin de Xavier Gorce. Dans son livre La tyrannie de la visibilité (VA Editions), Philippe Guibert parle de « purification éthique », pour décrire ce phénomène, et je trouve que c’est assez juste. À force d’être allé trop d’un côté, le balancier change de bord. On peut le déplorer mais c’est très explicable, et nous reviendrons sûrement un jour à l’équilibre. Pendant longtemps, il y a eu trop de non-dits, trop de mensonges, trop de personnes qui ont pu paraître au-dessus des lois. Ces réactions virulentes n’en sont que le retour de bâton.
Le décès de Jean-Pierre Bacri
On s’est rendu compte qu’il avait une filmographie assez dense, mais il a surtout un regard aiguisé sur la condition humaine et la société française. Les Français ont ri avec Bacri, mais ri d’eux-mêmes. Les Français aiment beaucoup cette autodérision dont il faisait preuve.