Amazon est prêt à décaler d'une semaine en France l'opération promotionnelle du Black Friday, comme le demande le gouvernement, à condition que les commerces, fermés pour confinement en raison de la pandémie de Covid-19, puissent rouvrir plus rapidement, a indiqué jeudi 19 novembre le patron de la filiale française du géant du commerce en ligne.
Lire aussi : Le Medef plaide contre un report du Black Friday
«Nous avons décidé de reporter la date du Black Friday si cela permet de rouvrir les commerces et les magasins physiques avant le 1er décembre», a déclaré sur la chaîne TF1 le directeur général d'Amazon France, Frédéric Duval. Cette opération promotionnelle initialement prévue le 27 novembre aura finalement lieu le 4 décembre, a-t-il précisé.
Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire avait demandé mercredi 18 novembre aux acteurs de la distribution de «décaler» cette opération massive, et ses services ont indiqué qu'un «nouvel échange» avec les acteurs concernés était prévu vendredi.
«Convergence»
«Je voudrais saluer l'esprit de responsabilité des distributeurs et du commerce en ligne qui ont accepté de considérer favorablement la proposition», a commenté le ministre.
«Nous avons dit dès ce matin (...) que nous étions d'accord pour être flexibles et nous adapter à la demande du ministre dans la mesure où une convergence s'organiserait au sein de la profession», a expliqué pour sa part à l'AFP Fabien Versavau, PDG France du Japonais Rakuten, faisant de ce dernier point une «condition absolument impérative». De leur côté, les acteurs de la grande distribution, comme Carrefour, se disent prêts à organiser le décalage des promotions.
Venu des États-Unis, le Black Friday est une opération promotionnelle d'initiative privée. Contrairement aux dates des soldes, le gouvernement n'a pas la main sur la tenue de cette opération, qui connaît chaque année un engouement croissant en Europe.
Lire aussi : Enquête : comment sauver Noël ?
L'UFC-Que Choisir contre le « matraquage publicitaire »
Tandis que le débat sur le report du Black Friday bat son plein, l'UFC-Que Choisir a enjoint vendredi 20 novembre à six enseignes de cesser «sans délai» leur campagne publicitaire qu'elle juge «illégale» pour le Black Friday. Elle a mis en demeure Boulanger, Fnac, Rue du Commerce, Darty, Cdiscount et Rakuten pour qu'elles s'arrêtent. L'association presse le gouvernement de transposer la législation européenne sur l'encadrement des réductions de prix. Pour elle, de nombreuses enseignes exercent un «tour de passe-passe invisible pour les consommateurs qui permet de leur vendre les mêmes produits, aux mêmes prix tout en leur faisant croire à une bonne affaire».