Carrefour a présenté un projet de transformation de dix magasins de proximité parisiens en «drives piétons», dont neuf magasins ex-Dia fermés en juillet, a appris l'AFP dimanche 30 septembre auprès de la CGT.
Le projet a été présenté vendredi 28 septembre aux instances représentatives du personnel, a précisé à l'AFP la CGT, qui y voit la confirmation que l'enseigne a «volontairement» freiné la recherche de repreneurs pour les magasins ex-Dia. La direction de Carrefour n'avait pu être jointe par l'AFP dimanche à la mi-journée.
Un «drive piéton» permet au consommateur de récupérer gratuitement ses courses commandées sur internet dans un magasin de centre-ville, au prix d'un hypermarché. Le distributeur a ouvert ses premiers points de vente de ce type, présentés comme un complément des drives classiques et de la livraison à domicile, à Lyon et Saint-Étienne en avril. À Paris, l'ouverture est prévue début décembre.
Pour la CGT, «on peut imaginer» qu'avec l'ensemble des magasins ex-Dia fermés dans le cadre de la restructuration de l'entité proximité (fermeture de 243 magasins employant plus de 1 700 salariés et cession de 30 autres), Carrefour «a la possibilité de bien distancer ses concurrents» dans le développement de ce nouveau concept.
La CGT monte au créneau
Ce qui «confirme» que Carrefour «a volontairement bridé sa recherche de repreneurs pour les magasins ex-Dia», rachetés en 2014, «car l'enseigne ne voulait pas céder ses emplacements à des concurrents», affirme la CGT. Elle «savait avant même la fermeture des magasins qu'elle rouvrirait sous un autre format», poursuit le syndicat.
Celui-ci y voit une «pratique déloyale» pour la négociation du plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) et pour les salariés. La CGT conteste en justice l'homologation par l'administration du travail du PSE. «Notre atout, c'est notre maillage du territoire», avait fait valoir en avril la direction de Carrefour au moment de l'ouverture des premiers «drives piétons».
Les ex-salariés licenciés des neuf magasins ex-Dia concernés «sont prioritaires à l'embauche» rappelle la CGT. Elle demande que la priorité soit étendue, au cas où des postes resteraient disponibles, aux «salariés de l'établissement Paris Centre».
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