Qui n'a jamais consulté Wikipédia pour s'informer sur une entreprise? L'encyclopédie en ligne collaborative (tout le monde peut contribuer après s'être identifié) est devenue une des premières sources d'information du Web pour tous les internautes, y compris les journalistes. Cinquième site le plus fréquenté du Net, ses fiches apparaissent régulièrement en tête des résultats des moteurs de recherche.
L'agence interactive X-Prime s'est penchée sur la manière dont les entreprises cotées de l'indice CAC 40 sont présentées sur Wikipédia. Elle a épluché les quarante articles publiés sur la version francophone de l'encyclopédie en ligne et évalué leur qualité éditoriale sur six critères pour obtenir une note sur 100: rédaction (sur 40), Infobox c'est-à-dire encart d'information qui reprend les chiffres clés (sur 10), structure (sur 10), liens (sur 10), Interwiki (soit l'existence et la qualité des articles dans d'autres langues (sur 20) et la qualité et la quantité de contenu dans l'article (sur 10).
BNP Paribas est première avec une note globale de 76,5/100 et Arcelor Mittal dernière avec 41/100. Neuf entreprises ont moins que la moyenne, et seules quatre dépassent les 70/100.
Au-delà du classement, on peut faire un premier constat d'ordre général: la qualité globale des articles est acceptable (note moyenne de 57/100). Mais la manière dont ils sont structurés est perfectible: 75% des pages n'évoquent pas du tout la vie de l'entreprise. Quant à la rédaction des articles, la conclusion de l'étude est sévère: aucun article n'est «très clairement rédigé», et seuls 28% sont «bien rédigés et bien structurés». Une opportunité pour les agences de communication corporate?
Moins de la moitié (45%) des Infobox sont «de bonne qualité», selon X-Prime. Or, cet encart est crucial car il permet d'avoir d'un coup d'œil sur les informations clés de l'entreprise. Les entreprises du CAC sont pour la plupart des multinationales, présentes sur tous les marchés mondiaux. Pourtant, une seule société dispose d'un article Interwiki de bonne qualité, et seulement 17% ont une page anglaise de qualité au moins équivalente à la page française. Nos fleurons économiques seraient-ils peu préoccupés de leur image internationale?
Les grandes entreprises ne semblent pas non plus très au fait de la nature interactive du Net.
Les liens internes et externes dans les articles sont absents chez 73% des sociétés étudiées, alors que c'est un outil simple et efficace pour renvoyer l'internaute curieux vers le site corporate ou de marque, ou encore vers un article de presse.
Pour François Garcia, directeur général de X-Prime Groupe, «Wikipédia doit être intégrée à la stratégie de communication corporate de ces groupes sachant que pour que les articles soient acceptés par la communauté ils doivent être validés par des liens référents comme des articles médias ou d'institutions afin d'éviter le syndrome plaquette commerciale.»
D'autant qu'améliorer sa présentation sur Wikipédia est simple et peu onéreux selon François Garcia: «Les entreprises disposent déjà de tout le contenu nécessaire, comme le rapport annuel.»