À Montmartre, dans le fief parisien de la célèbre coopérative fondée au lendemain de la Seconde Guerre mondiale par Robert Capa, Henri Cartier-Bresson, George Rodger et David Seymour, les Magnum Days célèbrent la photographie à leur manière. À l'occasion de son assemblée générale à Paris, l'agence de photographie Magnum organise une opération événementielle du 20 au 25 juin, articulée autour de la rencontre du grand public et d'une soixantaine de ses photographes vedettes, dont Martin Parr, Antoine d'Agata, Bruce Ginden, Chien-Chi Chang ou Raymond Depardon.
Un programme constitué par des ateliers payants mais ouverts aux amateurs, une soirée de projections et, en point d'orgue, un studio éphémère tenu par Martin Parr qui tirera le portrait d'une trentaine d'anonymes visiteurs.
Nécessaire diversification
«La vocation de Magnum est de communiquer auprès du grand public, souligne Lorenza Bravetta, directrice du développement de Magnum Paris. Des entreprises n'osent pas faire appel à nous pour des projets de communication, alors que nous ne sommes pas inaccessibles et pas plus chers que les autres. Le prestige de Magnum ne provient pas de l'exclusivité de nos interlocuteurs, mais de nos photos.»
L'agence œuvre ainsi dans le registre du «contenu» photographique, qu'il s'agisse de livres, d'expositions, de rapports annuels ou de modules multimédias. Elle a travaillé récemment pour Louis Vuitton, BNP Paribas ou la banque italienne Intesa Sanpaolo. Une évolution qui traduit en creux la crise du photojournalisme.
«Cette approche diversifiée nous a permis de la surmonter, explique Lorenza Bravetta. Actuellement, nous réalisons 60% de notre chiffre d'affaires dans la communication, 20% dans les projets culturels et 20% dans l'éditorial. Dix ans auparavant, 60% de notre chiffre d'affaires provenait de l'éditorial.»
