Sur les Champs-Elysées, le quotidien France Soir a un nouveau voisin, un anglais qui aime les nuances de vert. Il s'appelle Marks & Spencer et affiche déjà sa couleur au numéro 100 de la plus belle avenue du monde. Le distributeur britannique a officialisé vendredi 1er avril son retour en France, qui se traduira par l'ouverture simultanée d'un flagship et d'un site de vente en ligne pour l'Hexagone d'ici à Noël.
En 2001, Luc Van de Velde, patron de Marks & Spencer, avait décidé de se retirer du marché français. «La France était un pays rentable pour nous et la décision de partir n'était pas un choix judicieux, même si je ne veux pas critiquer la direction de l'époque», concède Mark Bolland, PDG du distributeur. Malgré son départ, voilà donc dix ans, la notoriété de l'enseigne ne s'est jamais démentie en France. «Soixante-dix pour cent des consommateurs français connaissent Marks & Spencer, se félicite Mark Bolland. C'est pourquoi nous avons choisi la France pour la première mise en œuvre, en Europe de l'Ouest, de notre nouvelle stratégie internationale “Bricks & Clicks.» Cette dernière mêle Internet et grandes surfaces, puisque outre son magasin amiral de Paris, l'enseigne prévoit d'ouvrir des points de vente de 3 000 à 4 000 m² dans des centres commerciaux d'Ile-de-France. Sur les Champs-Elysées, le magasin aura trois étages, consacrés par ordre de priorité à la mode féminine, à la lingerie et à l'alimentaire. De manière complémentaire, le site marchand (en français et en euro) proposera uniquement du textile, notamment la collection homme, puis des objets de décoration au printemps 2012.
L'exotisme britannique
Pour se distinguer de ses futurs concurrents en France, Marks & Spencer mise sur son identité et sa touche d'exotisme à la britannique. «Notre spécialité réside dans notre offre très distincte, en particulier en alimentaire avec notre sélection du meilleur du Royaume-Uni et des saveurs du monde, souligne Mark Bolland. La France est un pays cosmopolite, nous le sommes aussi.»
En textile, secteur où l'enseigne est numéro un en Angleterre, Marks & Spencer a étoffé son offre depuis 2001 par la création de sous-marques plus tendance, comme Autograph et Limited Collection. Le britannique cherche aussi à implanter en France son enseigne Simply Food Marks & Spencer, sorte de supérettes alimentaires, dans les gares et les aéroports. La concurrence avec Monoprix semble inévitable, même si elle est nuancée par l'intéressé. «Nous sommes peut-être un peu plus chers, mais beaucoup plus qualitatifs», affirme John Dixon, directeur de l'offre alimentaire de Marks & Spencer.