A Rio, sur la plage de Copacabana l’Agitos, le symbole des Jeux paralympiques (trois virgules, bleue, verte et rouge), a remplacé celui des J.O., les cinq anneaux olympiques. Ce mercredi 7 septembre, la cérémonie d’ouverture lancera une édition paralympique qui a failli être annulée: le gouvernement brésilien a dû réinjecter d’urgence 150 millions de reals (41 millions d’euros) dans l’événement. Selon le comité d’organisation, les sponsors n’avaient pas répondu présents.
C’est une première victoire pour Marie-Amélie Le Fur, Arnaud Assoumani et Charles Rozoy. Le trio figure parmi les 126 sportifs de la délégation française présente à Rio pour les Paralympiques. Les deux athlètes et le nageur font aussi parti du Team EDF, un des partenaires historiques de la Fédération française handisport. Au Brésil, l’entreprise comptera sur sept représentants. Tous sont traités avec le même égard que leurs collègues valides, qui, au mois d’août, ont disputé les Jeux olympiques. Ainsi, s’ils décrochent une médaille, la prime touchée sera identique.
«Non, notre engagement dans le handisport n’est pas une caution, c’est du véritable sponsoring sportif, précise Catherine Lescure, directrice de la marque et de l’image chez EDF. Depuis 2000 ce n’est plus la fondation qui soutient les athlètes handisport, mais directement le service communication et sponsoring. Ils font partie intégrante du Team, au même titre que les valides, et bénéficient des mêmes contrats».
Un intérêt croissant du public
A la veille de l’ouverture des Jeux paralympiques, EDF se réjouit de l’intérêt croissant des médias, et du public, envers le handisport. «Il y a eu un véritable changement après les Jeux de Londres, en 2012, observe Christine Lescure. Aujourd’hui il y a une vraie volonté de la part des médias, et de France télévisions, pour retransmettre les épreuves. Le regard sur le handicap a changé».
Toutefois, si le public français reconnait les athlètes handisport comme des sportifs à part entière, les entreprises, elles, ne sont pas encore rares à s’engager auprès d’eux. Les grands sponsors mondiaux du sport y vont timidement. A la clôture des Jeux olympiques, à Rio, parmi les partenaires officiels, seule la banque Bradesco avait adapté sa publicité en perspective des Jeux paralympiques. De son coté, Samsung a intégré des athlètes handisports dans ses films internationaux, dont le français Arnaud Assoumani.
En France, le cas d’EDF reste encore un peu à part. «Oui, c’est dommage, confie Catherine Lescure. La question du regard compte encore… ». Comme Londres, il y a quatre ans, les jeux paralympiques de Rio aideront à faire évoluer les mentalités. Surtout, et ce sera le cas, si nos champions nationaux touchent l’or olympique.