On les a rencontrées à VivaTech. Voici 7 start-up qui innovent dans le domaine de la communication, du digital et de l’environnement.
Potions pense le monde numérique d’après
Les alternatives aux cookies tiers se multiplient. Potions souhaite proposer sa propre formule. Fondée juridiquement en 2018 et lancée sur le marché en 2020, basée à Rouen et à Paris, la start-up a mis au point une technologie qui permet de personnaliser la navigation Internet sans recourir à des données personnelles. L’expérience est personnalisée selon des données stockées non pas sur des serveurs externes mais dans le propre navigateur de l’utilisateur. « Nos clients, qui sont les sites e-commerce, ont simplement à apposer un tag sur leur site pour que cela fonctionne », détaille Paul Wourlod, cofondateur de la jeune entreprise, comptant 18 personnes. Présente dans le classement FW500, qui répertorie les 500 entreprises clés de la tech française, sélectionnée par Contensquare pour faire partie de son écosystème de partenaires, Potions revendique une cinquantaine de clients dont Jacadi, Le Slip Français ou Wonderbox.
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Reetags facilite le live shopping
Le live shopping a le vent en poupe. Reetags propose aux entreprises un lecteur vidéo qui leur permet d’orchestrer leurs sessions de live commerce directement depuis leur site Web. « C’est le premier cas d’usage qu’elles recherchent mais à voir avec quelle récurrence ; l’outil leur permet aussi d’enrichir leurs fiches produits en vidéo, pour une utilisation quotidienne », précise la cofondatrice de la start-up Sarah Oget, en charge du marketing. Autre particularité de Reetags : un client ou un influenceur peut lancer un live au bénéfice de la marque. Le modèle économique repose sur un abonnement, l’outil étant en SaaS. Les clients de Reetags sont des DNVB ou des acteurs de la beauté, de la cosmétique ou encore de la banque, comme Crédit Agricole, Sofinco ou Oh my cream. Née en 2018, comptant une quinzaine de salariés et basée à Paris, Reetags, incubée depuis le début de l’année au Village by CA de la capitale, se place « dans une dynamique d’acquisitions de nouvelles marques ». Elle est aussi en recherche de fonds.
GoRolloe rend le vélo encore plus écolo
Rouler utile. C’est-à-dire en dépolluant l’air. C’est possible avec l’accessoire pour vélo imaginé par la start-up GoRolloe, créée au Royaume-Uni fin 2020 avec l’ambition d’améliorer la qualité de l’air. Il s’agit concrètement d’un filtre en laine de mouton pris dans une enveloppe en plastique recyclé à 70 % - deux matériaux écologiques - que l’on peut installer sur une roue sans besoin de changer de vélo. « Le projet en est au stade du prototypage et nous allons commencer des pilotes avec des partenaires », confie Kristen Tapping, fondatrice, ingénieur en design produit et professeur associé à l’Université de South Bank de Londres, qui porte le projet avec une autre personne à mi-temps. La société vise plusieurs marchés : les parcs de vélos en libre-service dans les villes, les entreprises de livraison et les particuliers. Son modèle reposera sur la vente du produit en passant par des retailers qui pourront aussi réaliser l’entretien du filtre ou en organiser le recyclage. Le produit pourrait être accessible dans deux ans pour le grand public.
Nota Climat s’élève contre le green washing
Parmi les entreprises qui disent s’engager pour la planète, combien le font vraiment ? Fondateurs en 2021 à Paris de Nota Climat, Elsa Chai et Vincent Pappolla, anciens consultants en stratégie chez KPMG, ont épluché les données et chiffres RSE d’une centaine d’entreprises affichant plus d’un milliard d’euros de chiffre d’affaires, représentant au total 500 marques. Le but : rendre accessibles dans une application gratuite lancée en mai, les trajectoires d’émissions carbone de celles-ci. L’application, qui compte aujourd’hui 5000 utilisateurs, permet aussi à chacun, d’un swipe, de condamner ou applaudir la politique menée. Pour faire bouger les marques - et boucler la boucle -, « nous sommes en train de construire des partenariats avec des associations, des médias, pour faire résonner ces données », explique Elsa Chai, qui se verrait bien en « Yuka du climat ». La start-up prévoit pour septembre le lancement d’une plateforme où seront répertoriées, toutes au même format, les données RSE des entreprises, afin de faciliter les comparaisons.
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Odaptos met l’IA au service de l’UX
Pour construire un site Web, les designers UX ont l’habitude de faire des tests de visu avec des utilisateurs, afin de recueillir et analyser leurs réactions. Pour leur faire gagner à la fois du temps, de l’argent et des datas, Odaptos, a mis au point une intelligence artificielle qui permet d’automatiser ces tests en traquant, en visio, à la fois ce qui est dit et les émotions faciales de la personne interrogée. Un rapport est ensuite généré en moins d’une heure. « Le panier moyen s’établit à 1500 euros pour 10 à 30 interviews de trente minutes contre 20 000 euros habituellement », assure Maximilien Joannides, cofondateur. Le modèle économique est basé sur un système de crédit (50 euros = 30 minutes d’interview). Créée fin 2020, accompagnée par la région Occitanie - ses 3 salariés et 4 freelances travaillent de Montpellier et d’ailleurs - la start-up a lancé la version bêta de son outil l’année suivante, puis débuté sa commercialisation au début de cette année, auprès d’entreprises et d’agences UX. Avec 2 VivaTech et 1 CES de Las Vegas au compteur, elle lève actuellement 500 000 euros pour se développer.
Urban Canopee fait baisser la température en ville
Une option pour adoucir la canicule et les effets du changement climatique ? La start-up Urban Canopee s’attaque au problème des îlots de chaleur dans les villes en végétalisant même les lieux avec peu de terre, au-dessus de parkings, de réseaux souterrains, etc. Elle a mis au point une technologie qui permet de former des « canopées urbaines » végétales, les plantes restant « la meilleure climatisation naturelle », souligne Elodie Grimoin, cofondatrice, ingénieur agronome de formation, qui a notamment mené un travail au niveau industriel (moule pour les canopées, fabrication…). La start-up, lancée en 2016, issue d’un laboratoire de l’école des Ponts, travaille aujourd’hui avec des villes comme Metz, Bordeaux, Orléans ou Paris pour le parvis de la BNF ainsi qu’avec des écoles pour les cours de récréation et souhaiterait à présent séduire davantage d’acteurs privés, CHR (cafés hôtels restaurants), centres commerciaux, bailleurs sociaux. Son modèle repose sur deux volets, location ou achat et éventuel abonnement pour l’entretien ou l’irrigation. Elle compte 30 salariés et est basée à Noisy-le-Grand près de Paris. Elle a aussi vendu des produits en Arabie Saoudite, au Maroc ou en Suisse.
Sweetch Energy cherche l'osmose
La start-up rennaise Sweetch Energy est une émanation de projets du CNRS concernant l'énergie osmotique. Kesako ? L'eau passe d'un toujours du milieu le moins concentré au milieu le plus concentré, en sel par exemple. C'est ce qui provoque les échanges entre les cellules dans notre corps. Mais étendez cet effet à de grandes quantité d'eau, dans les estuaires, entre un bras salé de fleuve à l'eau douce, et la mer, et vous pouvez récupérer de l'énergie. Soit mécanique, en captant le mouvement de l'eau pour faire tourner des turbines (faible rendement), soit même directement électrique, en arrivant à capter les échanges d'ions (particules chargées) entre les deux milieux, par des membranes spécifiques. Avec ses projets de centrales osmotiques, Sweetch Energy pourrait développer une énergie électrique d'appoint. En France, le potentiel total serait de 1,25 GW. Mais dans des pays d'Amérique du Sud, sur le fleuve Amazone, l'apport en électricité pourrait être plus de 100 fois supérieur.