La directrice générale de Viva Technology Paris revient sur les grands sujets de la semaine.
Les thématiques de l’édition 2022 de VivaTech, du 15 au 18 juin, à Paris.
L'environnement, l'inclusion, l'Europe... le programme est au cœur de la création de Viva Technology. Deux sujets tendances sont quant à eux plutôt liés à l'actualité et au marché. Premièrement, le Web3 et le métavers, et deuxièmement, le « futur of work », après deux années marquées par le covid et le télétravail. Nous ne pouvions pas passer à côté. L'édition 2022 sera marquée par la présence de nombreuses têtes d'affiches, dont CZ [Changpeng Zhao], fondateur et CEO de Binance, Evan Spiegel, cofondateur et CEO de Snapchat, Audrey Azoulay, directrice générale de l'Unesco, ou encore Stanislas Niox-Chateau, CEO de Doctolib.
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Getir, Gorillas… La multiplication des plans de licenciements dans les start-up européennes.
Les plans de licenciements ont démarré aux États-Unis, arrivent en Europe, mais n'ont pas encore été ressentis en France. Les premiers acteurs les plus exposés sont les start-up de livraison car ce sont celles qui brûlent beaucoup de cash et qui sont les plus loin de la rentabilité. Concrètement, les start-up européennes anticipent des difficultés à lever des fonds dans les mois à venir, car il y a une forte inflation. Elles sont donc prudentes quant à leurs effectifs et dépenses futures. En France, nous avons beaucoup de licornes solides. En 2021, les start-up françaises ont levé 11,6 milliards d'euros.
Clara Chappaz, directrice de la mission French Tech, qui exprime son inquiétude quant aux levées de fonds de 2022 sur le plateau de BFM Business.
L’année 2022 avait très bien démarré avec des levées assez records, mais en France comme à l'international, il y a des ralentissements. Les critères d'investissement ont changé. Les acteurs vont chercher des voies plus rentables, des profils d'entrepreneurs voire multientrepreneurs très qualifiés et ayant déjà connu des crises. Ils vont également regarder d'autres indicateurs comme l'Annual Recurring Revenue (revenu récurrent annuel en français) par exemple.
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Le conflit Amazon-France Télévisions à propos de Roland-Garros.
Le sujet de la privatisation ne se limite pas au tennis. Il y a un juste équilibre à trouver afin que les fédérations monétisent au mieux leurs droits, aient plus de moyens, et notamment sur de très grands rendez-vous audiovisuels. Et la loi française qui garantit la diffusion en clair de certains événéments d'importance majeure doit être protégée à tout prix. Cela fait partie de la culture française ; je pense à l'Eurovision par exemple.
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Emmanuel Macron, qui reçoit les plus grands streamers français à l’Élysée.
En 2021, 73% des Français ont joué aux jeux vidéo [selon une étude du Sell]. Donc en termes d'usage, même Emmanuel Macron ne peut pas passer à côté de ce phénomène qui prend de l'ampleur. Il est important d'écouter et de comprendre ces streamers et de savoir plus largement ce que ça dit de la société. Puis d'un point de vue économique, l'e-sport est une énorme industrie. C'est un savoir-faire français sur lequel le pays a intérêt de capitaliser.
Le Tribunal fédéral qui suspend temporairement l’activité de VTC d’Uber à Genève, ce qui laisse des chauffeurs sans emploi.
La solution n’est pas simple à trouver. La France recense 30 000 chauffeurs VTC d'Uber et nous n'avons pas envie que ces derniers perdent leur emploi. Il faut adopter une position nuancée pour protéger leur emploi tout en leur donner une protection sociale plus importante. La France a défendu le statut de travailleur indépendant mais a poussé l’organisation de représentants et de syndicats de ces travailleurs indépendants. C'est une ligne de conduite intéressante et j'attends de voir ce qu'elle va donner.
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