Télécoms

Une enquête préliminaire a été ouverte après une vague d'actes de malveillance d'une ampleur sans précédent visant le réseau national de fibre optique, a indiqué le parquet de Paris.

La section cyber du parquet de Paris a ouvert, mercredi 27 avril, une enquête des chefs de « détérioration de bien de nature à porter atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation », « entrave à un système de traitement automatisé de données" et "association de malfaiteurs », concernant ces incidents.

Ils ont entraîné mercredi des ralentissements et des coupures d'accès à internet dans plusieurs grandes villes françaises, dont Grenoble, Besançon, Reims et Strasbourg. Les investigations, a précisé cette source, ont été confiées à la DGSI, le renseignement intérieur, et à la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ).

« Ce genre d'incident de cette ampleur, ça n'arrive jamais », a déclaré à l'AFP une source proche du dossier. « C'est la première fois, et on ne sait pas qui c'est, pour l'instant », a-t-elle poursuivi, indiquant que des dispositifs de surveillance avaient été mis en place pour éviter que cela n'arrive ailleurs.

« Des coupures de câbles ont été confirmées en Ile-de-France impactant le réseau fixe et mobile », a indiqué le secrétaire d'Etat au numérique Cédric O sur Twitter.

Plus de 9000 pannes sur l'internet fixe en 24 heures

Le site Zone ADSL a recensé 9.156 pannes sur l'internet fixe en France ces dernières 24 heures, perturbant majoritairement les clients de l'opérateur Free et dans une moindre mesure de SFR. Free a évoqué des « attaques nocturnes » , tandis que SFR a confirmé « plusieurs coupures de fibre ». Bouygues et Orange ont au contraire indiqué n'être pas concernés par ces coupures.

InfraNum, la fédération qui réunit l'ensemble des industriels des infrastructures numériques françaises, a condamné mercredi « fermement cette agression irresponsable » sur les réseaux en fibre optique.

« Compte tenu du caractère essentiel et stratégique des réseaux aujourd'hui, de telles coupures sont susceptibles d'engendrer des conséquences dramatiques, comme par exemple le retardement d'opérations de secours à la personne », a déploré son président Philippe Le Grand, qui insiste « sur la nécessité de lancer un grand plan de résilience des réseaux. »

Appel au durcissement des peines

En mars 2020, des câbles télécoms avaient été intentionnellement coupés en Ile-de-France, à Vitry-sur-Seine et et à Ivry (Val-de-Marne), privant momentanément d'accès à internet des dizaines de milliers d'abonnés d'Orange tandis que des centres de données voyaient leurs activités perturbées.

Dans un communiqué, le Fédération française des télécoms a réagi pour condamner fermement ces actes de vandalisme qui « impacte lourdement l’exécution des chantiers vitaux du déploiement de la fibre optique, du New Deal Mobile et de la 5G ».  

Arthur Dreyfuss, Président de la Fédération Française des Télécoms, a adressé cette mise en garde : « Nous alertons les pouvoirs publics depuis de nombreux mois sur la recrudescence d’actes de malveillance sur nos infrastructures. Les antennes-relais de téléphonie mobile étant généralement prises pour cible, les actes de vandalisme de ce jour sur les réseaux de fibre optique sont inédits et totalement inacceptables. Je condamne fermement ces actes de sabotage qui engendrent des désagréments considérables pour les entreprises et les citoyens de notre pays. Nous réitérons notre appel au futur Gouvernement d’intensifier la lutte et la prévention contre ces actes de vandalisme et nous appelons à durcir les sanctions pénales à l’encontre de leurs auteurs. »

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