Selon une étude de NewsGuard, les utilisateurs de TikTok sont exposés à de fausses informations et rumeurs sur la guerre en Ukraine en moins de 40 minutes.
L'invasion de l’Ukraine par la Russie place les réseaux sociaux au cœur de l’actualité. Et parmi eux, TikTok, le réseau social de la société chinoise ByteDance et son milliard d'utilisateurs, dont 15 millions en France. Mais l'exposition aux fake news est souvent l'une des parties immergées de l'iceberg. Selon une étude de NewsGuard publiée en mars 2022, TikTok expose ses utilisateurs à des contenus dit faux et trompeurs sur la guere en Ukraine en moins de 40 minutes, que les internautes cherchent ou non certains termes sur le conflit. Plus inquiétant. L'enquête revèle que rechercher des termes génériques liés au conflit, comme par exemple «Ukraine» ou «Donbass», pousse la plateforme à suggérer de nombreuses vidéos contenant de fausses informations dans les 20 premiers résultats.
Pour mener l'enquête, six analystes de NewsGuard, une start-up américaine spécialisée dans la lutte contre la désinformation, ont fait défiler des vidéos proposées par l'algorithme de recommandation de TikTok - «Pour toi» - sans suivre aucun compte. En parallèle de cette première expérience, les analystes ont cherché des termes génériques que les utilisateurs de TikTok souhaitant obtenir des informations sur le conflit pouvaient taper dans la section recherche du réseau social, par exemple «Russie», «Guerre», «Ukraine» ou encore «Kyiv» (ou «Kiev»).
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Selon l'enquête de NewsGuard, TikTok ne promeut pas seulement de fausses informations, elle suggère également des sources d'actualité fiables dans les résultats de recherche, sans prouver la fiabilité de ces dernières. «Les sources fiables sont en général “vérifiées” sur TikTok au travers d’une icône bleue, mais leurs contenus apparaissent tout de même aux côtés de vidéos relayant les récits de propagande du Kremlin dans les résultats de recherche sur la plateforme, sans aucune autre distinction entre les deux», déplore NewsGuard dans un communiqué.
Souvent décrié pour son manque de modération, notamment lors de la pandémie du coronavirus, TikTok a lancé en septembre 2021 son programme «EspritCriTik», en collaboration avec des experts et associations, pour aider ses utilisateurs à mieux identifier les rumeurs ou fausses informations qui circulent. Selon l'AFP début mars, la filiale du groupe chinois ByteDance a suspendu la mise en ligne de nouvelles vidéos en Russie, après le passage d'une loi sanctionnant les tentatives pour «discréditer» les forces armées russes. Bien que le flux des messages pro-russes se soit nettement réduit, des vidéos accusent encore les médias occidentaux d'utiliser des images d'archives ou les États-Unis de mentir sur la nature exacte du conflit.