Le Syndicat national de Samsung Electronics a appelé ce 28 mai à la première grève de l’histoire de l’entreprise, dénonçant les persécutions contre les syndicats et la négligence de la direction envers les travailleurs.
« Nous ne pouvons plus supporter les persécutions contre les syndicats. Nous déclarons une grève face à la négligence de l’entreprise à l’égard des travailleurs », a déclaré lors d’une conférence de presse le Syndicat national de Samsung Electronics, qui a appelé ce 29 mai à la première grève de l’histoire du géant sud-coréen des semi-conducteurs et de l’électronique grand public.
« Nous avons essayé de résoudre le problème par le dialogue », a déclaré le syndicat, qui représente environ 20 % de la main-d’œuvre du groupe, soit environ 28 000 personnes. Il a également accusé la direction d'« ingérence de l’entreprise dans la lutte pacifique que nous avons menée jusqu’à présent ».
Samsung Electronics est le navire amiral du géant Samsung Group, de loin le plus important des conglomérats familiaux qui dominent la quatrième économie d’Asie. La direction et les syndicats mènent depuis janvier des négociations sur les salaires, sans parvenir à surmonter leurs divergences.
Bénéfice multiplié par dix
Cette grève sera la toute première de l’histoire du groupe, un des plus gros fabricants mondiaux de smartphones et l’un des rares producteurs de mémoires à forte valeur ajoutée utilisées pour l’intelligence artificielle générative. Samsung Electronics a quasiment multiplié par dix son bénéfice d’exploitation au premier trimestre 2024, grâce justement à de solides ventes de ces produits avancés destinés à l’IA.
Les fabricants de puces sud-coréens, Samsung en tête, ont enregistré des bénéfices records ces dernières années avec la montée en flèche des prix de leurs produits. Le ralentissement de l’économie mondiale a par la suite porté un coup aux ventes de semi-conducteurs, mais celles-ci devraient connaître cette année un rebond de 11,8 %, selon l’observatoire du secteur World Semiconductor Trade Statistics.