Habenn Bereket a repris les rênes du bureau français de l’adtech espagnole Seedtag. Il revient pour Stratégies sur ses ambitions et sa technologie.
Vous avez repris la tête du bureau de Seedtag France, quelle est votre feuille de route ?
L’objectif est clairement de poursuivre la croissance organique et de grandir via des acquisitions sur le marché de la publicité digitale et contextuelle. Depuis la levée de 250 millions d’euros auprès du fonds Advent, en juillet 2022, les ambitions sont claires. Nous avons atteint plus de 50 % de croissance en 2022. Seedtag a été fondé en Espagne, en 2014, et est arrivé en France en 2015. Aujourd’hui nous sommes 500 personnes dont une trentaine en France (mais des personnes dédiées à la France sont Espagne). Nous visons les cinquante personnes fin 2025.
Ces acquisitions seront-elles défensives ?
Non l’objectif est de devenir le leader. Le marché de la pub digitale subira de grande transformation dans les mois qui viennent. Le but n’est pas de devenir le plus gros mais le meilleur. Les acquisitions auront pour but de compléter et d’améliorer encore notre offre et nos technologies.
La suppression du cookieless est clairement une opportunité pour votre marché…
À condition que l’on ne détruise pas la valeur de la publicité digitale et que l’on ne baisse pas les CPM systématiquement. Nous avons tout intérêt, collectivement, à ne pas céder aux sirènes et à continuer à apporter de la valeur au marché et aux éditeurs. Sinon, les budgets pourraient filer vers le Walled-Garden [grandes plateformes] ou en retail media.
La techno de Seedtag a-t-elle beaucoup évolué depuis sa création ?
Notre positionnement a toujours été de développer une techno de publicité contextuelle et cookieless et nous l’avons amélioré au fil des années. Souvent, quand on parle d’analyse contextuelle, on se limite à quelques informations : les mots-clés, la rubrique, et des informations accessibles comme le matériel utilisé, l’heure et le pays de diffusion. Nous, nous allons au-delà de l’analyse sémantique globale de la page, en prenant en compte des éléments graphiques, visuels, avec de la reconnaissance d’image, ce qui nous aide à mieux cerner la tonalité et le sens de l’article, et donc à mieux repérer les contenus problématiques ou non. Surtout, Seedtag a développé tout un réseau d’éditeurs avec qui nous travaillons en direct. Nous avons deux personnes dédiées à cela en France. Cette relation directe est fondamentale pour affiner la compréhension des articles, et surtout du comportement des utilisateurs. Cela nous permet d’en cerner différentes typologies et de fournir des insights aux éditeurs. Leur mode de lecture aura une incidence sur les emplacements publicitaires, par exemple. Cela permet d’affiner la performance média, ce qui ne serait pas possible simplement en Open Web, par le biais de l’achat programmatique, sans cette relation directe.