À compter du 2 février, le casque de réalité mixte (augmentée et virtuelle) d’Apple est en vente dans les magasins américains.
Les magasins américains d’Apple commenceront vendredi 2 février à vendre le Vision Pro, le casque de réalités mixte (augmentée et virtuelle) à 3.499 dollars du géant des technologies, son premier nouveau produit majeur depuis l’arrivée de la montre connectée Apple Watch il y a neuf ans. « Le Vision Pro est un appareil révolutionnaire », a assuré Tim Cook jeudi 1er février, « avec des années d’avance » sur ses concurrents. Les lunettes à réalité augmentée et les casques de réalité virtuelle ou mixte ne sont pourtant pas nouveaux.
Meta (Facebook, Instagram), voisin d’Apple dans la Silicon Valley, a ainsi largement contribué à faire émerger ce marché avec ses casques Quest et ses lunettes Ray-Ban, et aussi l’idée que l’avenir d’internet serait dans une sorte de « métavers », où se mélangent nos environnements physique et numérique. Mais les entreprises, expertes et particulières qui croient à ce futur attendaient avec impatience le premier appareil d’Apple. Car la marque à la pomme a la réputation de ne lancer que des produits ultra-perfectionnés, qui donnent le « la » au reste de l’industrie.
Les premières critiques sont cependant mitigées, surtout étant donné le prix prohibitif. C’est un « produit impressionnant, qui a nécessité de nombreuses années de travail et des milliards de dollars d’investissement », mais « même après l’avoir essayé, je n’ai toujours aucune idée de qui va s’en servir et pour quoi faire », a écrit le New York Times.
« Personas »
Les testeurs se disent fascinés par la qualité de l’image et la facilité d’utilisation : il suffit de fixer des yeux une application et de taper des doigts pour l’ouvrir ou la fermer. Mais ils s’agacent que la batterie soit encombrante et se moquent des « personas », ces étranges avatars photoréalistes qui représentent les utilisateurs lors de visioconférences.
« Le casque a les caractéristiques typiques d’un produit de première génération : il est lourd, la batterie s’épuise rapidement et aïe les personas… », a résumé Joanna Stern, journaliste du Wall Street Journal. « Mais sans ces défauts, on peut imaginer qu’il sera plus agréable de porter ce casque que de tenir un téléphone devant son visage », a-t-elle précisé. « Et pour travailler et regarder des films, c’est vraiment pas mal. »
Dans le cadre d’une vaste campagne de promotion, le patron d’Apple, Tim Cook, est apparu jeudi 1er février en couverture de Vanity Fair, portant le Vision Pro. Sa présentation initiale, en juin, avait suscité des critiques car il avait dévoilé l’appareil sans jamais l’essayer. Le fabricant de l’iPhone présente le casque comme sa première incursion dans le domaine du « spatial computing » ou « informatique spatiale ». Il permet de disposer des écrans virtuels de différentes tailles autour de soi, pour travailler, discuter avec des amis ou regarder des vidéos.
« Que le début »
Critiqué pour le manque d’applications disponibles sur le Vision Pro - leur nombre était récemment évalué à 150 - Apple a mis les bouchées doubles et annoncé, jeudi 1er février, qu’il en comptait maintenant plus de 600. « Ces applications incroyables vont changer notre façon de vivre le divertissement, la musique et les jeux », a promis Susan Prescott, vice-présidente d’Apple chargée des relations avec les développeurs au niveau mondial.
Des plateformes très populaires, comme Netflix ou YouTube, ont choisi de ne pas concevoir d’applications ad hoc pour le Vision Pro pour le moment, contrairement à Disney, qui doit fournir 150 films en 3D dès le lancement. Le Vision Pro peut être testé sur rendez-vous dans les magasins Apple aux États-Unis, pour aider les consommateurs à prendre en main le nouvel objet.
Les analystes de Wedbush Securities s’attendent à ce qu’Apple vende environ 600.000 unités cette année. « Ce n’est que le début pour Vision Pro », estime Dan Ives, l’un des experts de ce cabinet d’études. « La prochaine version du Vision Pro coûtera beaucoup moins cher, autour de 2.000 dollars », prédit-il. « Nous pensons également que les futurs modèles ressembleront à des lunettes de soleil et qu’ils offriront un éventail de fonctionnalité beaucoup plus vaste aux utilisateurs. »