Après deux mois d’expérimentation, le Ministre de la Transformation de la Fonction Publique, Stanislas Guerini a dit recevoir des «retours positifs» de la part des agents volontaires qui utilisent l’IA, et des usagers.
Les deux premiers mois d’expérimentation de l’intelligence artificielle générative dans les services publics montrent des résultats plutôt positifs, deux tiers des agents et trois quarts des usagers en paraissant satisfaits, selon les ministères concernés.
Le ministre de la Transformation et de la Fonction publique Stanislas Guerini avait lancé début octobre cette expérimentation, et depuis, quelque 1 000 agents volontaires recourent à l’IA pour la rédaction des réponses aux avis et commentaires en ligne d’usagers, dans le cadre du programme Services Publics + de la direction interministérielle de la Transformation publique.
En deux mois, dans les services volontaires, une réponse sur deux est désormais facilitée par l’IA, le temps de réponse moyen est passé de sept jours à trois jours, 70 % des agents ont « un ressenti positif » de l’utilisation de l’outil et 74 % des usagers se disent satisfaits de la réponse apportée, selon un communiqué conjoint des services de M. Guerini et de Jean-Noël Barrot, ministre en charge du Numérique. Tous deux participaient mardi 12 décembre à une rencontre d’Alliance, l’incubateur IA animé par la direction interministérielle du numérique (Dinum).
500 postes créés
Parallèlement, rappelle le communiqué, la Dinum développe un outil d’IA générative « souverain, libre et ouvert, créé par et pour des agents publics », nommé Albert. Albert sera déployé au cours des prochains mois dans le réseau des quelque 2 600 France services (points d’accueil communs de la plupart des démarches administratives courantes), auprès de conseillers volontaires.
Stanislas Guerini a rappelé que le gouvernement allait créer, en 2024, 500 postes supplémentaires dans le numérique, data scientist, chefs de produits, ou designers, et lancer un campus du numérique public qui offrira des formations, en présentiel ou en virtuel, aux agents en poste qui souhaitent « rester à la pointe dans un secteur en perpétuelle évolution ».
Jean-Noël Barrot a de son côté apporté son soutien à la première expérimentation d’un hub de données francophones, nommé Villers-Cotterêts, destiné à augmenter la présence du français dans les modèles d’IA, alors qu’en moyenne, moins de 0,2 % des données d’entraînement des modèles d’IA sont françaises. Une première version beta du projet est prévue dans six mois, précise le communiqué. L’incubateur Alliance a été lancé en juillet, pour répondre aux problématiques concrètes rencontrées par les administrations sur le terrain.