Le président de Spintank et du think tank Renaissance numérique revient sur les grandes actualités de la semaine.
Le recours au 49-3, pour faire passer la réforme des retraites, qui échauffe les esprits.
Trois leçons de communicant. La première est l’épreuve de la sincérité : le public est actif, il exige une cohérence dans le temps. Comment promouvoir une réforme dont Emmanuel Macron disait le plus grand mal il y a trois ans ? La deuxième, c’est la clarté sur l’objectif, quand on engage un changement. Il a changé plusieurs fois de discours, passant d’un effort collectif de travail à une vision comptable, puis à un argument de justice. C’est devenu le caprice du décideur. Enfin, communiquer, c’est savoir s’appuyer sur des preuves : trop de promesses, dans l’examen, ont été émises en leur absence. Dans ces conditions, le communicant est atterré, le citoyen, inquiet. L’impasse !
Avec GPT-4, OpenAI qui veut creuser l’écart dans la révolution annoncée de l’IA et qui rejette désormais le concept d’open source.
Difficile d’évaluer GPT-4 sans savoir avec quoi, surtout, a été entraîné ce modèle de langage. L’absence de transparence sur les conditions d’entraînement des modèles est un problème, de même qu’un frein à l’acceptabilité et l’efficacité même de leur application dans de nombreux domaines. GPT-4 est fascinante, mais elle ne remplit toujours pas les conditions nécessaires pour être une IA de confiance. Ce sera une limite de fait à son adoption large.
Daniel Kretinsky, qui étend son empire dans les contenus, après avoir été retenu par Vivendi pour racheter le groupe d'édition Editis.
Ce qui me frappe dans l’investissement des principaux magnats des médias et de l’édition en France, c’est leur faible appétence à l’innovation et à la création. Daniel Kretinsky rachète, mais il ne lance rien de neuf. Notre écosystème de médias et d’édition a besoin de propositions fortes, qui accompagnent la révolution responsable et le défi numérique. Editis saura-t-il le faire ?
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La débâcle des valeurs bancaires, causée par la faillite de SVB, réveille le spectre d’une nouvelle crise financière.
J’espère que la contagion ne se fera pas : nous mettons à l’épreuve une décennie de travaux européens de constitution de systèmes de confiance. De tels systèmes sauront-ils retenir ce qui relève d’un mouvement social ? Un amusant paradoxe : la faillite de SVB est le fruit d’une panique du micro-écosystème de la Silicon Valley, qui, de boucles Whatsapp en discussions Twitter, s’est affolée pour ses avoirs en une demi-journée. Peter Thiel et consorts nous avaient habitués à une autre perception de la notion de risque et du long terme.
Meta qui annonce supprimer 10 000 postes.
Derrière le chiffre, j’invite tout le monde à lire le mail de Mark Zuckerberg qui porte cette annonce, truffé d’informations intéressantes. J’y retiens deux points. Un, Meta est en train de revenir sur le télétravail, après une évaluation qui montre que le « full remote » est nocif à la performance. L’autre, c’est l’impact d’un monde d’inflation et de taux d’intérêts élevés. Fini la prise de risque de la décennie passée : on entre dans un monde où l’argent coûte cher. Cela va changer les rapports à l’essai-erreur du monde de la tech.
Dove qui monte au front contre le filtre Bold Glamour de TikTok.
C’est facile et de bonne guerre, mais c’est un peu léger. Le buzz sur le filtre Bold Glamour est étrange : il est le fait de ses opposants, personne ne l’a encensé. C’est un problème de notre espace public : on se construit par la polémique, sur des totems d’opposition. Les marques doivent savoir prendre position pour, pas contre. Elles ont une responsabilité à unifier les échanges, pas juste à cristalliser des émotions négatives. Dove nous a habitués à mieux.