Entre course à l’innovation et injonction à la prise de responsabilité, les acteurs des secteurs du retail et de l'e-commerce se sont réunis du 14 au 16 mars au Salon One to One de Monaco. Tour d’horizon des grands enjeux de cette douzième édition.
- Les crises en toile de fond
L’édition 2023 du One to One Monaco avait pour thème « Polarisé ! Un e-commerce contradictoire mais responsable ! », mettant ainsi en avant la capacité du secteur à s’adapter aux changements constants du marché, même si celui-ci reste incertain. Si le contexte sanitaire est plus stable et que la reprise post-covid semble battre son plein, les secteur du retail et de l'e-commerce font face comme tout le monde à d’autres crises, à l’instar de l’inflation, de la guerre, des grèves ou encore des menaces climatiques. Ces crises sont sur toutes les lèvres et en introduction de presque chaque prise de parole au salon. Cette époque d’incertitude et d’instabilité impacte à la fois la production, les chaînes d’approvisionnement, mais également le moral et donc la demande des consommateurs.
- La montée de la RSE
Durant la plénière d’ouverture, Marc Lolivier, délégué général de la Fevad, a présenté les résultats de l’enquête annuelle sur le moral des e-commerçants français en 2023. Il apparaît que, pour la première fois depuis la création du baromètre, la RSE (responsabilité sociétale des entreprises) est la priorité d’investissement la plus importante pour les e-commerçants, surpassant l’informatique et l’international. Ainsi, plus de la moitié des dirigeants (52%) prévoient d’augmenter leurs investissements dans la RSE, tandis que 51% et 39% d’entre eux prévoient une augmentation pour l’informatique et l’international respectivement.
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- L’occasion, une tendance de fond
La tendance de l’occasion s’est installée dans le paysage de l’e-commerce, avec des centaines de marques créant des programmes de revente de produits en France, en Europe et aux États-Unis pour répondre à une demande croissante pour les produits d’occasion. Selon une étude menée par KPMG et la Fevad, le marché de l’occasion est en forte croissance en France, atteignant une valeur de 7 milliards d’euros. Plus de la moitié de ce marché (59%) est réalisée via l’e-commerce, mettant en évidence l’importance de ce canal de vente pour le secteur de la seconde main. Ce phénomène est illustré par la présence sur le salon de grandes marketplaces d’occasion telles que Vinted, Rakuten ou encore Origami (solution saas de marketplace d’occasion en marque blanche). Carrefour a d’ailleurs profité de l’événement pour annoncer son partenariat avec Rakuten, plateforme de vente de produits neufs, d’occasion et reconditionnés, dans le cadre de l’ouverture d’un nouveau magasin virtuel.
- L’accessibilité numérique comme nécessité
L’inclusivité était également un sujet récurrent du salon, notamment sur le sujet de l’accessibilité des sites marchands. L’accessibilité numérique consiste à concevoir et développer des sites, des applications et autres produits en ligne de manière à ce qu’ils soient utilisables par le plus grand nombre de personnes possibles, y compris celles ayant des besoins spécifiques relatifs aux déficiences visuelles, auditives, motrices ou cognitives. Les e-commerçants et retailers sont de plus en plus conscients de l’importance de garantir un accès à tous les utilisateurs, et de nombreux pays ont introduit des lois ou des réglementations qui imposent des normes d’accessibilité pour les sites web et les applications mobiles. Il est également prouvé que l’accessibilité numérique peut avoir des avantages commerciaux pour les entreprises. Les produits numériques accessibles peuvent attirer un plus grand nombre d’utilisateurs, y compris ceux ayant des besoins spécifiques, ce qui peut conduire à une augmentation des ventes ou de la fidélisation de la clientèle. Contentsquare, fournisseur de solutions d’optimisation de l’expérience utilisateur, a rappelé lors de ses ateliers les différents outils mis à disposition de ses clients retailers pour améliorer l’accessibilité. À l’instar de la checklist à instaurer sur son site, leur outil peut générer des rapports sur l’accessibilité de la couleur et du contraste, ou également la génération de sous-titres automatiques pour les vidéos, etc.
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- Le choix du headless
Autre enjeu pour les marques : celui de la légèreté et de la rapidité des plateformes digitales, afin d’améliorer l’expérience utilisateur mais aussi de dé-complexifier les processus en interne. Le « headless » dans l’architecture des sites web apparaît donc comme une des solutions les plus efficaces car offrant une plus grande flexibilité pour les développeurs et les propriétaires de sites web en termes de personnalisation. Traditionnellement, les sites web sont construits avec une architecture « monolithique », où le front-end (interface utilisateur) et le back-end (partie cachée d’une marketplace) sont étroitement liés. Avec une architecture headless, le front et le back-end sont séparés, ce qui permet une plus grande liberté dans la personnalisation de l’interface utilisateur, du contenu et de la fonctionnalité. Le front-end est alors développé de manière indépendante, sans avoir à s’occuper des problèmes liés à la logique métier ou aux bases de données. La marque de lingerie Ysé est venue parler de son choix de basculer vers le fournisseur de marketplaces modulaire en saas Shopify pour répondre à son défi de faire communiquer le monde digital, sur lequel la marque est née, avec le monde physique (pop-up stores, puis magasins physiques). Résultats : une expérience d’achat sans couture pour les utilisateurs, et une simplification des processus pour les équipes Ysé.
- ChatGPT en ligne de mire
Enfin, on ne pouvait y échapper, la hype actuelle autour de l’intelligence artificielle générative a bien sûr infusé le salon. Comment cette rupture technologique peut-elle bouleverser le secteur ? La chercheuse au Collège de France et à l’Inria Murielle Popa-Fabre a animé une keynote sur les premiers pas réglementaires de ChatGPT et a mis en garde sur la protection des données commerciales, qui n’est pas encore optimale. Le géant Meta a quant à lui rappelé que l’IA était sa priorité à court terme (vs le métavers qui est davantage un projet sur cinq à dix ans). Le gros sujet du moment pour le groupe : le business messaging, à savoir, la relation client via les messageries WhatsApp, Messenger ou encore Direct Message d’Instagram. Le Business Messaging permet aux entreprises d’offrir un service clientèle personnalisé en temps réel à leurs clients, sous forme de chatbots pour automatiser certaines réponses ou fournir un support client personnalisé à travers un service de messagerie dédié.
2 150. Nombre de participants.
110. Nombre de retailers et des e-commerçants.
8 000. Nombre de rendez-vous dans les agendas et au moins autant dans les allées.
3240 min. Cas clients.